Chris Sheldon, tout quitter pour devenir parolier

La passion des chiens l’a mené à en être éducateur, avant d’opérer un virage réussi dans la sécurité. Il y a une décennie, Chris Sheldon a cependant abandonné son poste à responsabilités pour une carrière de parolier.

L’artiste tient à son pseudonyme, Chris Sheldon : « C’est lui l’auteur », explique-t-il à son domicile de Guerville. En effet, depuis onze ans, cet ancien éducateur pour chiens, ex-responsable de la sécurité, s’applique à trouver des paroles pour accompagner au mieux les compositions des musiciens qui ont croisé sa route.

Sa jeunesse, il la passe dans un petit village près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Son père, forcément, est ouvrier chez Michelin. Mais aussi ouvrier agricole : « C’était le lot de beaucoup de monde dans la ville », indique le célibataire de 44 ans. Très vite, Chris Sheldon s’oriente vers l’élevage et l’éducation du meilleur ami de l’homme : « Comme beaucoup de gamins, j’adorais les animaux, et les chiens en particulier, avec qui j’étais assez doué pour le contact ».

Après un apprentissage près de Béziers, CAP en poche, il trouve un emploi, le service militaire le rattrape, il l’effectue, puis cherche logiquement un nouveau poste. « Avec mon cursus, ce n’était pas évident de retrouver du boulot. Le hasard a voulu que je trouve du travail comme éducateur en psychologie canine à Mantes-la-Jolie. Depuis, je ne suis pas reparti », se souvient-il de cette année 1991.

Pendant deux ans, il est éducateur en psychologie canine, avant que l’entreprise qui l’emploie ne mette la clé sous la porte. Un ami lui parle d’une place de maître-chien, dans la sécurité. « Ils m’ont demandé à l’entretien si j’avais un chien. ‘’Bien sûr’’, je leur dis. J’ai eu le poste, je suis allé acheter un chien dans la foulée », rit-il encore de cet épisode.

En dix ans, de maître-chien, il finit par gérer une trentaine de personnes, comme chef de site. Avant de grimper les échelons, il a surtout beaucoup de temps. « En sécurité, si tout va bien, il n’y a pas de boulot effectif, il faut s’occuper… comme l’écriture commençait à être une passion qui se développait, j’ai écrit beaucoup de choses à cette époque », évoque le parolier de ces années.

Il a toujours écrit, par périodes : « J’avais cette envie, mais je ne suis pas écrivain dans l’âme, ce n’était pas ma bonne taille d’écriture. » C’est donc au début des années 2000 qu’il trouve sa voie dans ce domaine. Il écrira pour les musiciens : « Une chanson, c’est une page de texte, il faut aller très vite à l’essentiel. La musicalité des mots est aussi intéressante. »

En 2004, il finit par quitter son poste, et se lance pleinement dans l’aventure artistique. « Il a fallu que j’invente mon travail de parolier, avec des ateliers d’écriture de paroles de chanson, des rencontres autour du métier et de l’écrit », indique Chris Sheldon. Petit à petit, des artistes chantent ses textes, à l’image de Jean-Luc Lahaye.

Le parolier n’est pas un écrivain comme les autres, explique-t-il : « Le but est d’être au service d’une musique, j’essaie de mettre en mots les images que je vois en écoutant. Il faut que ce soit beau, chantable, musical à l’oreille, et respecter la mélodie. »

Onze ans après ses débuts, Chris Sheldon continue d’exercer dans le Mantois, et planche actuellement sur l’écriture d’un spectacle. Il compte aussi quelques réalisations en son nom propre, comme la série des contes musicaux Petitom. « J’espère pouvoir continuer à écrire. L’envie est de toucher de plus grands artistes, et de continuer à travailler sur des spectacles », assure-t-il. C’est bien tout le mal qu’on lui souhaite.