Un ministre au cœur de l’innovation

Dans le cadre de la semaine de l’industrie, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron est venu visiter, vendredi 3 avril, l’entreprise d’impression 3D Prodways.

« Nous somme une ETI (entreprise de taille intermédiaire, Ndlr) innovante, il en existe encore en France, c’est important de le rappeler », présente Raphaël Gorgé, président-directeur général du groupe Gorgé, qui a absorbé l’entreprise de fabrication additive Prodways il y a deux ans. L’impression 3D est donc une activité récente pour le groupe, longtemps orienté vers le secteur automobile. Une certaine complicité s’installe entre le PDG de Prodways et le ministre de l’Economie en début de visite. « Avant de faire de l’automobile, je faisais de la finance », explique Raphaël Gorgé. « Ce n’est pas grave », rétorque ironiquement Emmanuel Macron, critiqué parfois à gauche pour ses anciennes activités bancaires.

Pour le ministre, l’impression 3D serait « un des éléments constitutifs de l’usine du futur qui est au cœur du projet industriel français ». L’entreprise Prodways, un des leaders du secteur dominé aujourd’hui par deux groupes américains, a connu une croissance importante et assez rapide. « Il y a moins de deux ans, André-Luc Allanic (spécialiste mondial de l’impression 3D et co-fondateur de Prodways, Ndlr) était le seul salarié. Aujourd’hui nous sommes 150 sur cette activité », précise Raphaël Gorgé, dont la société de haute technologie pourrait approcher les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.

La technologie MovingLight

La fabrication additive, ou impression 3D, s’effectue chez Prodways grâce une technologie développée en interne : la MovingLight. Celle-ci est utilisée sur l’ensemble des machines Promaker, et associe des puces micro-électroniques (DLP) à une source de lumière LED de haute puissance. « C’est ce qui est formidable. On arrive à faire des géométries infaisables autrement », soumet Raphaël Gorgé. Cette technologie permet d’alimenter plusieurs marchés comme le secteur dentaire, biomédical, aéronautique ou dernièrement celui de la bijouterie. Un lot de produit imprimé en quelques heures, permet de produire un pendentif de 2,5 cm en moins de 11 secondes.

Au sein du bureau de recherche et développement, l’équipe est très internationale. Raffaello, ingénieur italien recruté grâce à une vidéo de ses exploits, partage son espace de travail avec des collègues chinois, français et russe. Au cœur de l’évolution de Prodways, l’innovation prend une dimension importante. L’entreprise ne se prive pas d’engager des jeunes créateurs, ou même d’intégrer leur start-up au groupe.

La clientèle aussi est internationale. Si l’objectif de la société est de se développer sur les cinq continents d’ici 2015, elle l’est surtout en Europe pour l’instant. « Notre client le plus important est une société allemande », informe le PDG. Dans l’atelier, le ministre observe avec attention la technologie des imprimantes 3D en pleine action. « Pour l’instant la structure est encore à dimension humaine. Il y a encore réellement un contact », confie un employé au ministre.