Une seconde voiture radar débarque sur les routes de la zone police

Les policiers yvelinois louent cet outil qu’ils jugent très efficace par rapport à sa version fixe, dans un contexte de forte baisse des grands excès de vitesse.

La police des Yvelines a reçu récemment sa seconde voiture radar. Capable de contrôler la vitesse des véhicules dans les deux sens en roulant ou dans un sens à l’arrêt, la première, arrivée en 2013, est plébiscitée par l’unité de sécurité routière, qui prône son efficacité, notamment préventive.

Alors, pour fêter le doublement de ses capacités, elle a invité la presse à découvrir son fonctionnement, près des Essarts-le-Roi, le long de la RN 10. Malgré sa tablette tactile, sa caméra en forme de gros cube au milieu du tableau de bord, et ses radars intégrés derrière les plaques d’immatriculation, la Peugeot 308 ressemble pourtant à n’importe quelle voiture. « L’idée est vraiment d’occuper le terrain, et de faire comprendre qu’il est possible d’être verbalisé ou contrôlé où que vous soyez, si vous êtes en excès de vitesse », indique le capitaine Yannick Le Darz.

Vitesse : les grands excès se font rares

Selon les policiers interrogés, les excès de vitesse importants, supérieurs à 30 ou 40 km/h, ont fortement diminué sur les routes yvelinoises. « Les gros excès de vitesses se font beaucoup plus rares depuis trois ou quatre ans », note ainsi un agent. « A cette époque, à chaque sortie, je faisais deux grandes vitesse. Maintenant, c’est une de temps en temps, précise-t-il. Les motards de l’unité venaient d’ailleurs avec nous à cause de ces gros excès, ils ne nous accompagnent presque plus aujourd’hui. »

Pour désamorcer les accusations de « matraquage » des automobilistes, le capitaine précise les marges de tolérance : 11 km/h en-dessous de 100 km/h, puis 10 % au-delà. C’est le double de celles fixées pour les radars fixes. Au-delà de la prévention, la répression est également plutôt efficace, avec 250 clichés en moyenne par véhicule et par sortie. « Le premier jour d’utilisation des deux véhicules simultanément, 777 clichés ont été envoyés au centre de traitement de Rennes », se satisfait ainsi Yannick Le Darz.

« Avec le radar fixe, dès que les gens l’apprennent, ils freinent avant et ce n’est plus efficace, commente de son côté l’un des chauffeurs de la voiture radar. Il y a des endroits que nous ne ne contrôlions pas avant, où il y avait des accidents. Nous pouvons maintenant y aller et là, c’est terriblement efficace. » Dans les Yvelines, la gendarmerie dispose de deux véhicules de ce type, et les CRS en possèdent un. L’ensemble du territoire départemental est donc susceptible d’être parcouru par des radars. Les automobilistes sont prévenus.

Moto : le point sur les remontées de files

Les motards de la police ont procédé à de nombreux contrôles.
Les motards de la police ont procédé à de nombreux contrôles.

Le même jour que celui de la présentation de la nouvelle voiture radar de l’unité de sécurité routière, les motards ont mené une opération de contrôle sur la RN 12. Résultat : 70 véhicules contrôlés, dont 40 motos et scooter, 244 excès de vitesse et 26 infractions constatées. Une partie de l’opération visait les conducteurs de deux roues.

L’objectif ? Sensibiliser, et éventuellement verbaliser, les motards remontant les files de véhicules. Pour l’instant, la pratique n’est pas encadrée légalement. En septembre, une expérimentation sera menée dans les Yvelines : les remontées seront alors autorisées sur l’interfile de gauche de certains grands axes, avec une vitesse limitée à 50 km/h.

« Nous n’avons pas eu d’accidents mortels en 2015, mais nous avons déjà eu des accidents corporels graves cette année à cause de remontées de files, détaille le commissaire Frédéric Frémont. Pour l’instant, nous verbalisons pour vitesse excessive, ce qui ne coûte pas de point au permis. Nous pourrions verbaliser pour dépassement par la droite, soit trois points. »