Cette volonté de développer et sécuriser la pratique de l’auto-stop dans les Yvelines est celle de deux associations, Beynes en transition et Village d’Yvelines en transition, issues du même mouvement : la transition locale.
Créé en Angleterre, ce mouvement a pour but « d’inciter les citoyens d’un territoire (village, commune, quartier, île, forêt) à prendre conscience du pic pétrolier et du changement climatique, et de leurs conséquences profondes. »
A partir de cet idéal, le projet Pouces d’Yvelines s’est constitué en début d’année 2015, afin de mettre en place le « premier réseau d’auto-stop organisé en Ile-de-France. »
« L’idée n’est pas de tout faire seul dans notre coin. Une association isolée ne fonctionne pas. Nous nous sommes aperçus que le plus abouti était celui de Rezo pouce (Tarn-et-Garonne), et que nous devions travailler avec les collectivités », explique Armel Pitois, président de Pouces d’Yvelines.
Il y a quelques semaines l’association a reçu un soutien financier non négligeable du conseil régional d’Ile-de-France (voir encadré). « Nous avons eu la réponse courant juillet que la région pouvait nous subventionner jusqu’à 50 000 euros », précise Armel Pitois.
De plus, au niveau local, l’association a rapidement pris contact avec des communes rurales du département, pour mettre en place des points de passage. « A l’heure où les collectivités ont de plus en plus de contraintes budgétaires, Pouces d’Yvelines va leur apporter un vrai complément en terme de desserte du territoire à moindre coût », témoigne Pierre Souin (PRG), maire de la petite ville de Marcq (723 habitants, Ndlr).
Aujourd’hui quatre autres villes du cœur du département ont rejoint le réseau Pouces d’Yvelines : Thoiry, Boissy-Sans-Avoir, Bazoches-Sur-Guyonne et Méré. A termes, l’association envisage de créer un grand réseau sur le département.
« Le territoire irait de Paris à Mantes-la-Jolie, au Nord, et de Paris à Rambouillet, au Sud, détaille Armel Pitois. Le découpage administratif est l’Île-de-France, à l’Ouest, et le front urbain à l’Est. Il y aura un noyau de communes, on en espère 140. L’idée est d’être en territoire rural. Le dispositif doit compléter le réseau de transports, on ne vient pas en concurrence. »
Dans la pratique, les adhérents de l’association auront un kit piéton et un kit conducteur. Des points d’arrêt avec une signalétique propre seront installés sur la voirie. « On part sur le principe que cela est gratuit. C’est un travail qui va s’étaler sur plusieurs années, une application pour smartphones sera ensuite disponible », envisage le président de Pouces d’Yvelines. Le réseau et les premières zones d’échanges entre conducteur et passagers, devraient se mettre en place en avril 2016.
Mounir Satouri, président du groupe EELV au conseil régional d’Île-de-France, revient sur la démarche de Pouces d’Yvelines.
« Je pense du bien de cette initiative. Pour les problématiques de transports que l’on a dans le périurbain, le mode bus était le plus efficace. Pour la grande couronne et les zones les plus reculées, l’auto-stop est aussi une réponse. Il faut soutenir tous les modes de mobilités et ceux-là en font partie, comme les voitures plus propres et moins énergivores.
Longtemps la voiture a été le confort personnel, elle peut devenir un mode de mobilité partagée et solidaire. Le réseau (Pouces d’Yvelines, Ndlr) est identifié, c’est rassurant pour la personne qui prend un utilisateur, et la personne qui utilise le réseau. Le soutien des collectivités est important dans ce type de dispositif. »