Les réfugiés se font attendre

Le département n’est pas en première ligne de l’accueil des demandeurs d’asile et réfugiés syriens et irakiens fuyant leurs pays en décomposition.

Alors que les réfugiés en provenance de Syrie et d’Irak font la Une des journaux nationaux et européens, ils sont encore très peu nombreux dans les Yvelines. Tous les acteurs, institutionnels comme associatifs, se disent néanmoins prêts à les recevoir.

Dans les Centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) de la vallée de Seine, où les Syriens et Irakiens sont rares, les responsables sont unanimes. « Pour l’instant, il n’y pas encore d’afflux, mais il y a souvent un décalage entre les demandes et les arrivées dans les Cada », explique ainsi l’une d’elles.

Le son de cloche est identique du côté des associations engagées auprès des réfugiés et demandeurs d’asile. « Au niveau du droit d’asile, une grosse partie des demandes est plutôt avec le Tibet, nous ne le constatons pas pour les Syriens », relève Bénédicte Bauret, élue d’opposition à Mantes-la-Ville et membre de la Ligue des droits de l’homme.

« Contrairement à ce qu’on pourrait penser, nous n’avons pas en Yvelines d’afflux massif depuis début juillet, relate également Hervé du Souich, président du Secours catholique yvelinois. Le taux de demandeurs d’asile grimpe de manière générale, mais pas particulièrement du fait de Syriens ou d’Irakiens. »

Souvent anglophones, ils tentent plutôt de rallier l’Angleterre, ou s’arrêtent en Allemagne où vivent déjà nombre de leurs compatriotes. Le président de la branche yvelinoise de l’association critique cependant les lenteurs des procédures légales pour les réfugiés encore sur place ou hébergés dans les pays limitrophes de ces zones de guerre, y compris « dans des situations d’urgence ».

« Une famille doit arriver prochainement dans une famille d’accueil yvelinoise, raconte-t-il. Ils ont quitté leur lieu de vie, près de Mossoul (Irak), et sont actuellement en Jordanie. Ils attendent toujours l’autorisation, alors qu’ici, toute la structure est prête. Nos bénévoles ne comprennent pas vraiment. »

Du côté de l’Etat, justement, 1 300 nouveaux hébergements de demandeurs d’asile ont été créés depuis quelques semaines en Île-de-France. « Nous essayons de trouver toutes les places possibles, nous regardons tous les bâtiments », explique le nouveau préfet des Yvelines Serge Morvan.

D’ici quelques semaines, la préfecture, à Versailles, aura par ailleurs un guichet unique à destination des demandeurs d’asile, permettant de réaliser les démarches et de se domicilier. Enfin, en cette rentrée, le rectorat comme les inspections d’académie se disent prêts à accueillir un éventuel surplus d’élèves non francophones.

LES YVELINOIS GENEREUX

Si, pour l’instant, la vague annoncée ne s’est pas matérialisée, les Yvelinois aident déjà à l’assistance aux réfugiés dans les pays limitrophes de l’Irak et de la Syrie. « Nous avons la chance d’être un département riche, beaucoup plus que d’autres, se réjouit Hervé du Souich, le président du Secours catholique yvelinois. Une partie non négligeable des dons est utilsiée hors des Yvelines. »

Ils représentent en effet entre 15 et 20 % des dons nationaux au Secours catholique, et financent ainsi ses opérations à l’étranger à travers le réseau Caritas. « Ils sont des contributeurs importants, permettant d’apporter de l’aide aux personnes sur place, dans les camps de réfugiés », ajoute le président. En 2014, 1,5 million d’euros ont ainsi été versés par l’association française, et la même somme est prévue cette année.