Les logements de la discorde

Le projet Feucherolles-Colombet doit laisser place à 140 logements. Egalement, il prévoit l’extension du parking à 80 places et que 7 000 m² soient réservés à des espaces verts dont 3 500 m² d’un seul tenant. Jusqu’à samedi, une exposition intitulée « Feucherolles-Colombet » est organisée à la mairie d’Orgeval. Destinée au public, il s’agit d’une consultation ouverte qui prend place dans le cadre de la procédure du choix du concessionnaire, chargé de l’aménagement du futur site du centre-ville (photo : illlustration).

L’heure est à la concertation à Orgeval. Les habitants sont invités à se prononcer sur le futur projet Feucherolles-Colombet. Depuis une semaine, une présentation est en place à la mairie pour informer la population de la création d’un ensemble de logements privés et sociaux en centre-ville, prévue d’ici 2016.

« Orgeval est ce que l’on appelle une commune carencée. Nous prévoyons donc la construction de 140 habitations dont 50 logements sociaux », a expliqué Pierre Guérin, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. Fin 2014, la municipalité a lancé un appel à candidatures à la suite duquel, onze candidats ont montré un intérêt particulier. Après étude, quatre ont été choisis pour organiser une présentation destinée au public. C’est sur cette base qu’aujourd’hui, les Orgevalais sont invités à donner leur avis, purement consultatif.

« Les quatre projets retenus par la majorité municipale […] ont été totalement remaniés par rapport à leur première version, a écrit sur son blog Frank Boehly, ancien conseiller municipal de l’opposition. Le cahier des charges remis aux onze candidats était trop éloigné du projet présenté aux Orgevalais en 2013 et de celui voté par le conseil municipal en 2014 ».

La procédure est à ce jour contestée par l’opposition, à la fois par la liste Agir pour Orgeval et par celle d’Orgeval pour tous. Eliane Marchal, présidant cette dernière, nous a annoncé avoir « écrit à la préfecture ». A ce sujet, Pierre Guérin a avoué que la mairie avait été contactée par la préfecture : « Elle nous a demandé des éléments concernant cette procédure, qu’on lui a donné. A ma connaissance, il n’y a eu aucune suite ».

Frank Boehly a démissionné

Chef de la liste d’opposition Agir pour Orgeval, Franck Boehly a démissionné de son poste de conseiller municipal. Sur son blog, il invoque une surcharge de travail notamment due à sa présidence de la filière du cuir : « mes nouvelles reponsabilités m’amènent souvent à me déplacer en France et à l’étranger ».

« J’ai pris cette décision par respect pour les acteurs économiques qui me font confiance, mais aussi par respect pour les Orgevalais qui m’ont confié un mandat municipal. Une révision du PLU s’annonce et il faut des conseillers municipaux disponibles pour suivre le dossier avec toute la vigilance et l’exigence nécessaires », a-t-il indiqué. Cette décision s’accompagne de l’arrêt de son blog ainsi que de sa démission de son poste d’élu au conseil communautaire.

Contacté dans le cadre de l’article, le maire n’a pas répondu à nos sollicitations, nous orientant finalement vers Pierre Guérin, adjoint en charge de l’urbanisme. Celui-ci n’a préféré donner aucun commentaire sur la démission de Frank Boehly.

Frank Boehly et Eliane Marchal remettent en cause le non-suivi des décisions, prises dans le cadre de la commission d’aménagement. Or, la loi prévoit que les avis de cette commission ne sont que purement consultatifs et que l’organe délibérant choisit le concessionnaire sur proposition de la personne habilitée à mener les discussions. « Ils confondent cette procédure plus souple de concession d’aménagement avec celle d’appel d’offres, a déclaré Pierre Guérin. J’ai été chargé de mener les négociations concernant le projet ».

Autre ombre au tableau : la construction du projet signifie la modification du Plan local d’urbanisme (Plu). En effet, le cahier des charges rédigé par la mairie ne correspond pas à l’actuel Plu. Les orientations d’aménagement et de programmation (Oap) doivent être modifiées telles que la hauteur de la construction.

« Il doit y avoir modification de l’OAP pour pouvoir l’ajuster à l’offre, a admis Pierre Guérin. Mais ça ne changera pas fondamentalement les choses ». Un avis qui est loin d’être partagé par Eliane Marchal : « On ne peut pas empiler les logements sans qu’il y ait des problèmes car les rues sont étroites et les routes déjà encombrées. Nous n’avons pas les structures adéquates ».