Les défis se poursuivent dans l’écoquartier

Le programme de rénovation urbaine mis en place dans sept quartiers des Mureaux, pour réhabiliter et proposer une nouvelle offre de logements et d’équipements publics, a reçu le label écoquartier en 2014 pour son investissement dans le développement durable. Des aménagements se prolongent aujourd’hui dans cette optique.

« C’est une des communes les plus à la pointe sur tous ces sujets écologiques », témoigne Élisabeth Rojat-Lefèvre, directrice du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Yvelines (CAUE 78), lors d’une visite de l’écoquartier des Mureaux.Cet événement a été organisé la semaine dernière par l’association Ekopolis, dont le but est d’encourager le développement durable dans le cadre de la construction et de l’aménagement en région Île-de-France. Des manifestations que l’association multiplie à l’approche de la conférence internationale sur le climat (Cop 21) en décembre.

Le Programme de rénovation urbaine (PRU) des Mureaux, lauréat l’an dernier du label écoquartier, est le seul a avoir été récompensé dans les Yvelines. « Il y a peu d’écoquartier où l’unanimité ait été aussi forte sur l’attribution du label », rappelle Valérie Missud, chargée de mission à la Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement (DRIEA) d’Île-de-France.Les 4 000 logements sociaux impactés (réhabilitation, résidentialisation ou démolition) par le PRU concernant environ 15 000 habitants jusqu’en 2017, soit la moitié de la population de la commune des Mureaux.

Le schéma de cohérence urbaine, élaboré en 2003, avait pour objet de favoriser le développement résidentiel et celui des structures publiques existantes, de protéger le paysage urbain et le patrimoine remarquable, et de favoriser le développement économique (seuls 20 % des commerces sont dans la zone en rénovation urbaine, Ndlr).Le travail engagé « sur l’espace public » a eu « une conséquence sur le foncier, explique Jean-Luc Bossavit, directeur du PRU des Mureaux et de l’agglomération Seine et Vexin. La dernière tour (rue Corneille, Ndlr) sera démolie le semestre prochain. »

Les logements sociaux représentant une part très importante sur la ville, « l’enjeu de la diversification du parc de logement (encadré) est un enjeu très fort », admet Claire Viallefont, directrice de l’urbanisme de la ville des Mureaux. Une collaboration étroite s’est engagée et se poursuit avec les bailleurs sociaux et l’aménageur, la Sem 92.Le tissu urbain assez dense des quartiers muriautins, de la Vigne Blanche et des Bougimonts notamment, a été dilaté et permettra d’engager d’autres aménagements publics, à l’image du pôle Molière, et paysagers (parc Molière, encadré).

L’ambition « durable » de la commune des Mureaux se trouve confronté parfois à des limites. La chaufferie biomasse fournit un réseau de chaleur à 2 000 logements et aux établissements municipaux, mais la question financière se pose pour certains bailleurs. L’Opievoy a décidé de sortir de ce réseau de chaleur au bois, qui alimentait 300 de ses logements sur le plateau de Becheville, arguant un bénéfice tarifaire pour ses locataires. En conséquence, « Le prix de la chaleur ne sera pas celui initialement fixé, précise Jean-Luc Bossavit. L’enjeu qui accompagne cela est celui de la transparence. »

Une lente commercialisation

Afin de diversifier l’offre d’habitations dans les quartiers des Mureaux, de nouveaux logements en accession à la propriété sont proposés. Mais pour l’instant « la commercialisation est lente, on est à peu près à un logement vendu par mois. C’est un peu trop lent au goût des bailleurs », confie Jean-Luc Bossavit, le directeur du PRU. Les investissements provenant essentiellement des gens qui connaissent la commune, « il faudrait que la représentation de la ville des Mureaux change », constate Jean-Luc Bossavit.

Parc Molière : « La Villette ou Belleville »

Des jardins partagés, des jeux et des espaces de loisirs sont prévus.
Des jardins partagés, des jeux et des espaces de loisirs sont prévus.

Une trame verte est en cours d’aménagement aux Mureaux. Le parc Molière s’étendra sur 7,5 hectares et fera la jonction avec les espaces paysagers du parc du Sautour et du bois de Becheville. « Les travaux vont se dérouler jusqu’en 2018-2019 », estime Claire Viallefont, directrice de l’urbanisme de la ville.

« On installe là un parc du type La Villette ou Belleville », affirme Jean-Luc Bossavit, directeur du Projet de rénovation urbaine des Mureaux. Environ 4 000 m² jardins familiaux seront réservés aux différents habitants de la ville, comme ceux existants déjà dans le quartier des Musiciens.

Après concertation avec les habitants, un marché autonome sera ouvert pour introduire l’installation de jeux et d’espaces de loisirs dans ce futur parc. Le travail engagé par la ville sur la gestion des eaux, avec les bassins filtrants et les noues plantées, se poursuivra avec l’ouverture du ru d’Orgeval, sur 500 mètres depuis l’école Pierre Brossolette jusqu’au pôle Molière.