Les villes s’engagent pour leurs étudiants

De plus en plus de municipalités apportent une aide financière à leurs étudiants. Une manière d’encourager les jeunes à poursuivre leurs études et de contribuer à l’égalité des chances.

La rentrée étudiante va de pair avec les frais de scolarité, de transports, de logement… Pour accompagner les étudiants, quelques communes telles que Chanteloup-les-Vignes, Les Mureaux et Poissy, ont mis en place des aides financières pour développer l’autonomie de ceux qui poursuivent leurs études. Pour la quatrième année, Chanteloup-les-Vignes met en place l’Allocation municipale étudiante (AME). Ainsi, il s’agit d’aider les jeunes à équilibrer leur budget. « L’allocation municipale étudiante permet d’aider ceux qui n’auraient pas assez de ressources », a annoncé Marwa Ablouh, adjointe au maire en charge du lien social. Après dépôt d’un dossier au Centre communal d’action sociale (Ccas), une commission est chargée d’attribuer les aides suite au calcul d’un quotient familial. Une cinquantaine sera accordée, de 150 euros à 1 200 euros par an.

Pour la municipalité de Poissy, le Contrat pour l’autonomie des Pisciacais étudiants (Cape) permet d’engager 130 000 euros par an pour ce public. « Aujourd’hui, les collectivités ont moins de moyens suite à la baisse des dotations de l’État, il y a donc un arbitrage à faire au niveau des subventions mais le Cape est un des piliers de la politique jeunesse, a admis Fatiha El Masaoudi, adjointe au maire déléguée à la jeunesse. Ce n’est pas de l’argent dépensé pour rien, on mise sur l’avenir de nos jeunes ». L’an dernier, sur 131 dossiers déposés, 120 ont été acceptés après vérification des critères d’attribution. Entre-autre, il est nécessaire d’avoir moins de 26 ans lors de la première demande, avoir le baccalauréat, résider à Poissy depuis au moins deux ans. « En contrepartie, on demande à ces jeunes de rendre un peu de leur temps et d’être bénévole lors d’événements organisés par la municipalité ou pour des associations pisciacaises », a ajouté Fatiha El Masaoudi. Du côté de Chanteloup-les-Vignes, le discours est le même. La ville demande aux jeunes bénéficiaires de l’Ame d’investir un peu de leur temps dans des actions sociales telles que la fête de la ville. Une manière de rendre la pareille.

« Il nous paraît important que les étudiants puissent témoigner dans les lycées et forums pour dire qu’il est possible d’accéder à ces grandes écoles même si financièrement, ça paraît compliqué », a noté Marianne Cantau, adjointe au maire des Mureaux chargée de la formation, de la jeunesse, de l’enseignement secondaire et supérieur. Egalement, ils peuvent aider d’autres jeunes à constituer un CV, a donner des conseils et apporter des contacts nécessaires pour l’obtention d’un stage. « Quand on a été élu en 2001, on a été sollicité par des étudiants qui avaient été reçus dans des grandes écoles, mais qui n’arrivaient pas à être financés, a raconté Marianne Cantau. On a donc créé le contrat municipal étudiant destiné aux Muriautins issus d’un milieu modeste ». Chaque année, c’est 60 000 euros accordés pour ce public dont 15 000 euros sont financés par Airbus, 10 000 euros par l’État et le reste par Les Mureaux. « La jeunesse des Mureaux a le droit à l’excellence. D’ailleurs, les jeunes qui se sont engagés dans des grandes écoles ont tous réussi ».

La communauté d’agglomération offre une journée d’intégration aux étudiants du Mantois

Jeudi dernier, à la base de loisirs des Boucles de Seine, plus de 500 étudiants ont répondu présent à la première journée d’intégration gratuite organisée par la Communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines (Camy), sur les 1750 que compte le Mantois. Neuf des onze établissements d’enseignement supérieur ont accepté la proposition de la Camy et annulé les cours ce jour-là.

« Nous voulons renforcer la vie étudiante et permettre aux étudiants de différents établissements de se rencontrer, explique Sébastien Elie, responsable du service formation supérieure à la Camy. J’aimerais que des étudiants, suite à cette journée, nous proposent des projets inter-écoles. »

Jeudi dernier, à la base de loisirs des Boucles de Seine, plus de 500 étudiants ont répondu présent à la première journée d’intégration gratuite.
Jeudi dernier, à la base de loisirs des Boucles de Seine, plus de 500 étudiants ont répondu présent à la première journée d’intégration gratuite.

Ce nouvel événement semble ainsi vouloir répondre partiellement à l’arrêt complet du projet Mantes Université, qui prévoyait le regroupement de nombre d’établissements, dont l’IUT, à Mantes-la-Ville. La base de loisirs a été mise à disposition gratuitement de la communauté d’agglomération, qui a organisé l’évènement en interne pour 27 000 €.

Chez les étudiants, cette journée de jeux et activités sportives a été favorablement appréciée. « C’est une bonne initiative, après, il faut voir si des contacts se font, mais je n’en doute pas, note Julien, 19 ans, étudiant à l’IUT de Mantes-la-Jolie. En tout cas, dès le petit-déjeuner, certains dansaient déjà au son de la musique, témoignant de la bonne humeur de cette journée.