Une déchéance de nationalité contestée

Cinq hommes originaires des Mureaux et de Mantes-la-Jolie souhaitent contester la déchéance de nationalité demandée par Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur. Publiée au Journal officiel, le 7 octobre dernier, la décision fait suite à leur implication dans les attentats de Casablanca en 2003.

Selon France Info, une conférence de presse a été organisée par cinq hommes, et leurs avocats, pour protester contre la décision de déchéance de la nationalité française à laquelle ils sont confrontés. En effet, ils ont été condamnés, en 2007, à des peines allant de six à huit ans de prison pour leur «participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste», selon une information de TF1. Originaires des Mureaux et de Mantes-la-Jolie, les cinq hommes avaient été accusés d’avoir eu des liens avec les auteurs des attentats de Casablanca qui avaient fait 45 morts dont trois Français, en 2003. La déchéance de nationalité est un dispositif destiné à lutter contre le terrorisme.

Selon France Info, les cinq hommes ont déclaré qu’à l’époque, « ils avaient été dénoncés à tort, notamment par un ancien imam de Mantes-la-Jolie, qui les avait accusés de faire partie d’une cellule dormante du GICM ». ll s’agit du Groupement islamique des combattants, jugé responsable des attentats de Casablanca. Toujours selon nos confrères, maîtres Spitzer et Bourdon, les deux avocats de ces cinq hommes, auraient déclaré durant la conférence de presse : « Cet imam, expulsé depuis au Maroc, les a dénoncés sous la torture et ce qu’il a dit est faux ».

Selon TF1, les cinq hommes estimeraient avoir été condamnés «injustement» et nieraient leur appartenance à l’organisation et leur participation aux opérations. Lors de la conférence de presse, Me Bourdon aurait déclaré qu’aucune arme, ni recette d’explosif, ni argent n’auraient été retrouvés lors des perquisitions. Pour les avocats, leur condamnation reposerait sur les aveux de deux protagonistes du dossier qui les ont «dénoncés» après avoir été «torturés» par les autorités marocaines.

Les quatre Franco-Marocains et le Franco-turc sont âgés de 38 à 41 ans et seraient Français de naissance ou naturalisés à trois ans, selon une information de TF1.
« Nous sommes des citoyens bien intégrés. On ne trouve pas ça normal de vouloir nous jeter après plusieurs années. Nous on est des enfants de la France, moi je suis en France depuis l’âge de un an. Je pense que le ministre de l’intérieur fait faux bond. Quoiqu’il en soit, on se battra », aurait déclaré un des cinq déchus, selon France Info.

Selon une information de TF1, l’enquête sur l’affaire Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d’avoir voulu attaquer une église de Villejuif, ferait ressortir le nom d’un des concernés par la déchéance de nationalité. Apparemment, aucune mise en cause serait établie à ce jour. Toujours selon nos confrères, il «fréquenterait» la crêperie où travaillait l’un des mis en examen du dossier et où se rendaient régulièrement les deux autres mis en examen. Apparemment, ils seraient tous les trois soupçonnés d’avoir apporté une aide logistique à Ghlam, mais nient avoir eu connaissance de ses projets.