Arrêtés pour provocation à la haine raciale

Plusieurs militants du mouvement radical Génération identitaire ont investi samedi matin le toit d’un centre de réfugiés situé à Triel-sur-Seine. Cette action de communication a été dénoncée par les riverains ainsi que par la ligue des droits de l’homme.

Samedi matin, un petit groupe du mouvement radical a investi le toit d’un ancien Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), localisé à Triel-sur-Seine, dans le but de protester contre son utilisation en centre d’accueil de réfugiés. Des bannières ont été déployées sur lesquelles on pouvait lire « #migrantsnotwelcome » et « nos anciens avant les clandestins ! ». Au total, 21 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour provocation à la haine raciale. Arrivé à 9h, un groupe du mouvement radical Génération identitaire a décidé de protester contre l’utilisation d’un ancien Ehpad en centre d’hébergement de réfugiés. En se retirant sur le toit, le groupe a déployé deux bannières dont l’une d’elles annonçait « nos anciens avant les clandestins ! ».

La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et associations de défense des droits de l’homme, a préféré éclaircir certains points lors d’un communiqué de presse. Sur ce dernier, la LDH a indiqué que la maison de retraite de Triel-sur-Seine a fermé au mois de juillet 2015 car elle ne répondait plus aux normes en vigueur. « L’ARS n’a pas souhaité la réhabiliter pour cet usage. Ses pensionnaires ont depuis été relogés dans l’Ehpad de Sartrouville », indique le communiqué.

A l’inverse de ce que laisse supposer la bannière du bloc identitaire, aucune personne âgée n’a été délogée de l’Ehpad de Triel-sur-Seine pour laisser place à des réfugiés. Les lieux étant vides et inutilisés, le collectif de soutien aux réfugiés et sans-abris de Conflans-Sainte-Honorine a demandé sa réquisition immédiate. Toujours selon le communiqué, des réfugiés y sont hébergés depuis le 23 octobre. Suite à leur expulsion du lycée Jean Quarré à Paris, la préfecture a ordonné la réquisition du bâtiment pour pouvoir les héberger.

Rapidement arrivées sur les lieux, les forces de police sont intervenues en fin de matinée, aux alentours de 12 h 30. Une centaine d’effectifs étaient sur place dont une soixantaine provenant de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Selon des sources policières, 19 personnes ont été interpellées sachant qu’aucune d’elles ne proviendrait des communes environnantes. Une investigation est en cours afin de déterminer les organisateurs du mouvement.

Avant que l’opération débute, le préfet des Yvelines, Serge Morvan, a rejoint les lieux ainsi que Stéphane Grauvogel, sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye et Dominique Lepidi, directeur de cabinet du préfet. Lors de l’arrestation des membres du groupuscule, la quinzaine de riverains présents scandait « honte à vous » ainsi que « bienvenue aux migrants à Triel » afin de montrer leur mécontentement. A l’issue de l’événement, aucune dégradation n’a été constatée, ni aucun blessé.