Rien ne va plus entre la majorité et l’opposition

Après la démission de Frank Boehly en septembre dernier, la liste d’opposition Agir pour Orgeval fait de nouveau face à la démission d’une de ses membres : Claudine Bruyères-Inza. Une situation symptomatique d’un malaise ambiant dans lequel l’opposition ne parvient pas à trouver sa place face à un maire implacable.

« On essaye de faire en sorte que les choses avancent mais on a des réponses incomplètes donc on a forcément de la frustration », tel est le sentiment de Christian Jutteau, membre de la liste d’opposition Agir pour Orgeval. La situation ne date pas d’aujourd’hui même si elle a tendance à se cristaliser. Claudine Bruyères-Inza a quitté le conseil municipal car « elle trouvait son rôle inutile », selon son compère au sein de la liste Agir pour Orgeval. Eliane Marchal, membre de l’opposition sur la liste Orgeval pour tous, a exposé les raisons qui l’ont amenée à se détacher de l’actuel maire, Yannick Tasset, pour rejoindre les rangs de l’opposition. « Je faisais partie de l’équipe du maire et même lorsque nous étions dans la majorité, aucune discussion n’était réellement possible, a-t-elle confié. Nous avons été la dernière commune à être entrée dans l’OIN (ndlr. Opération d’Intérêt National, pilotée par l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine aval) or, nous en avons été informés seulement après que le maire ait pris la décision ».

Après cet épisode, Eliane Marchal a décidé de rejoindre le camp adverse. Depuis 2008, elle essaye de faire entendre une voie différente de celle amenée par la majorité. En définitive, de prendre part au système démocratique. « Nous avons deux visions bien différentes. C’est évident que pour la population, il y a également un mécontentement, estime Eliane Marchal, membre de la liste Orgeval pour tous. Aux dernières élections municipales, les deux listes d’opposition réunies ont recueillis la majorité des suffrages exprimés ». Du côté de la liste Agir pour Orgeval, on entend le même son de cloche. « Lorsque j’ai quitté la municipalité de Yannick Tasset, on avait l’ambition de recueillir la majorité aux élections, a avoué Christian Jutteau. On souhaitait se faire élire pour renforcer les compétences de la mairie, travailler les dossiers en profondeur et faire preuve de rigueur professionnelle ».

Lors du dernier conseil municipal datant du 3 novembre, un débat assez vif a eu lieu au sein de la mairie. « L’ordre du jour concernait notamment l’élection d’un membre du CCAS (ndlr. Centre communautaire d’action sociale) or, le maire a fait obstruction à la proposition d’élire un membre de l’opposition. C’est illégal !, a dénoncé Christian Jutteau. Il y a un non-respect de la procédure. Quand on lui demande, il invente de faux arguments envers la personne mais ne dit rien contre la procédure ». Après « le manque de professionnalisme concernant la rigueur et le respect des procédures », les représentants de l’opposition craignent que le manque de communication soit plus problématique à partir du 1er janvier, date effective de la future grande intercommunalité qui réunira 405 000 habitants.

« J’ai peur que la représentation de la commune soit très très faible, a confié Christian Jutteau. Il faut savoir se montrer et monter un réseau pour pouvoir influer sur les décisions qui seront prises. J’ai peur qu’il ne sache pas le faire car ce n’est pas dans son caractère ». En attendant l’opérationnalité d’intercommunalité, trois conseils municipaux sont prévus au mois de décembre. Le but étant de pouvoir boucler certains dossiers tels que le projet de logements Feucherolles-Colombet. « Ils ont besoin de prendre des décisions or, ça se fait dans la plus grande précipitation », regrette Eliane Marchal. Solicitée, la mairie n’as pas eu le temps de nous répondre dans le temps imparti…