Si d’autres faits de délinquance sont plutôt à la baisse dans le département, celui des vols par fausse qualité est inversement à la hausse. Ils auraient augmenté de 27 % en un an passant de 99 vols enregistrés en 2014 à 126 en 2015. « Il s ‘agit d’une délinquance endogène qui nécessite une phase de repérages ainsi qu’une action préparée », souligne Paul-José Valette, chef de la sûreté départementale des Yvelines. Les communes proches de la limite avec les Hauts-de-Seine seraient davantage touchées par ce type de délits, en particulier celles du triangle Versailles, Chatou et Saint-Germain-en-Laye. Un peu au-dessus de cette dernière, les villes de Conflans-Sainte-Honorine, Triel-sur-Seine également, Verneuil-sur-Seine et Vernouillet seraient la cible de faux employés de service public.
La méthode est simple : les voleurs se font passer pour de faux policiers à la recherche d’éléments afin de faire avancer une enquête ou de faux agents des eaux, par exemple, venus vérifier les canalisations en somme, tout ce qui donne du crédit à l’action. « Un policier normal ne demande pas à entrer chez les gens pour poser des questions à propos d’une enquête, précise Paul-José Valette. Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à appeler le 17. On ne réprimandera jamais quelqu’un qui appelle pour vérifier si des policiers effectuent une enquête dans le voisinage ».
Les voleurs utilisent souvent un stratagème dit « à double détente ». Une première personne intervient puis s’en va. Elle est ensuite ramenée par de faux policiers qui expliquent à la cible visée qu’elle vient d’être victime d’un malfaiteur. Afin de vérifier qu’elle n’a pas été volée, ils lui demandent de procéder à un inventaire de ses biens. « Des gens honnêtes ouvrent leur coffre, montrent leurs objets de valeur et leur cash, c’est comme cela qu’ils se font voler », certifie Paul-José Valette.
Les auteurs des vols à la fausse qualité s’attaquent à des personnes très âgées vivant dans une apparente aisance, au sein de maisons cossues. Bien souvent, les voleurs passent à l’action durant la journée, plutôt en semaine. Si les malfaiteurs agiraient tout au long de l’année, les statistiques montreraient des pics en début d’année et à l’automne. « Il y a une homogénéité dans la sociologie des criminels », avance Paul-José Valette. Bien souvent, les malfaiteurs parleraient très bien français, seraient de type européen sachant bien présenter, et qui plus est, Franciliens. Des spécificités permettant d’amadouer facilement les victimes.
« On interpelle très peu de gens pour ce type de délinquance, avoue Paul-José Valette. Il s’agit de personnes qui utilisent des techniques du banditisme et du crime organisé : elles sont très préparées, minutieuses, aguerries et prudentes ». Après les faits, les prélèvements réalisés par la police technique et scientifique apportent peu de résultats. Quant aux témoignages, les personnes âgées sont très choquées et le signalement, bien souvent inutilisable.
Les auteurs des vols par fausse qualité se font passer pour de faux policiers, plombiers, agents EDF ou employés de mairie notamment. Ils peuvent se présenter à deux, l’un retenant l’attention des victimes pendant que l’autre fouille les lieux à la recherche d’objets de valeur et d’argent à dérober.Il est prudent d’effectuer quelques vérifications avant de laisser entrer une personne chez soi. Il est préférable de demander la carte profesionnelle même si l’individu porte un uniforme. Si un doute persiste, il ne faut pas hésiter à appeler le service public concerné, la Poste, la mairie, EDF par exemple, pour s’assurer que la personne est bien ce qu’elle prétend être.
Qui plus est, une fois que la personne est à l’intérieur de la maison, rien n’empêche de la suivre dans tous ses déplacements. Bien entendu, il ne faut jamais expliquer l’endroit où se trouvent les bijoux et les biens précieux. Si un policier se présente, le port d’un brassard ne suffit pas à justifier l’identité du professionnel. Ce dernier doit avoir en sa possession sa carte professionnelle qui doit avoir le format d’une carte bancaire plastifiée, dotée d’une puce électronique. Surtout, il faut penser à regarder le verso de la carte qui n’est souvent pas réalisé par les malfaiteurs. Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à composer le 17 pour joindre la police nationale.