Covance : cinq ans plus tard, la triste fin des ex-Sanofi

Aucun repreneur n’a été trouvé pour l’ex-usine pharmaceutique de Sanofi, devenue propriété de Covance il y a cinq ans. D’ici quelques semaines, il n’y restera plus de salariés.

En janvier, ils ont reçu leurs lettres de licenciement. S’ils ont obtenu 12 à 15 mois de congés de reclassement, et si certains continuent de travailler sur le site encore quelques semaines, les 128 salariés de l’usine porchevilloise de Covance perdent tous leur emploi. Aucun repreneur n’a en effet été trouvé par la direction, après huit mois de recherche.

Ils sont un peu amers, les ex-Sanofi. En 2010, lors de la revente de leur usine de production de médicaments au groupe anglo-saxon Covance, l’entreprise française Sanofi promettait un contrat de cinq ans. Une période qui s’est terminée en octobre dernier. « Nous étions alors en perte massive, et ne pouvions beaucoup continuer », indique la direction du site. A la mi-décembre, le sort était scellé.

« C’est dommage d’en arriver là. Sanofi nous avait dit que Covance était le plus apte à pérenniser le site au bout de cinq ans, lâche Aurélie Dhennin, déléguée CGT. Avec la rente de Sanofi, il y avait toutes les possibilités qu’il ait une longue vie, et nous nous apercevons que Covance a surtout fait une opération financière. Ils ont laissé le site mourir pendant cinq ans, ça ressemble beaucoup à une liquidation. »

La direction, elle, pointe sa volonté de négocier avec les organisations syndicales lors de l’établissement du plan de sauvegarde de l’emploi. L’accord signé permet aux anciens salariés de bénéficier d’un congé de reclassement de 12 à 15 mois avec un revenu net « sensiblement identique » à leur salaire. Une antenne emploi est également mise en place par Covance, afin de proposer offres d’emploi et formations. « Nous avons cherché de façon intensive un repreneur jusqu’en décembre, répond surtout la direction à ceux qui l’accusent d’immobilisme. Nous avons eu des pistes et des visites, mais nous n’avons pas reçu d’offre. »

Aujourd’hui, une trentaine de salariés travaillent encore sur le site porchevillois, et ce au moins jusqu’au mois d’avril. « Il faut terminer les essais cliniques engagés et la mise en sécurité du site, au moins jusqu’en avril avant l’arrêt définitif et complet », indique également Covance de la suite des événements.