GPSO : tous les projets sur le fil du rasoir

Si une large majorité des élus de la nouvelle communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise ont voté budget comme impôts, son président a annoncé un réexamen de tous les projets lancés.

Rassemblés en plein milieu de l’immense usine automobile Renault de Flins-sur-Seine, les 129 délégués de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSO) * ont voté, jeudi dernier, le budget comme les taxes pour 2016. Quant aux projets lancés par les précédentes intercommunalités, ils pourraient bien être nombreux à ne pas passer le cap de la fusion, leur financement n’étant pas assuré selon la majorité.

Par un complexe meccano financier, les contribuables ne doivent pas voir l’addition des taux communaux et intercommunaux augmenter cette année. Comme lors de la séance précédente, majorité et oppositions se sont opposés une certaine idée de l’équité. Un amendement en faveur de l’harmonisation des taux des six ex-intercommunalités, plutôt qu’un report du financement de GPSO sur la taxe d’habitation avec des compensations pour chaque commune, a été rejeté. La cotisation foncière des entreprises, elle, augmentera bien, d’une moyenne de 22,29 % en 2015 à 24,36 % cette année.

Le budget 2016, censé être une stricte addition des budgets des intercommunalités fusionnées, se monte au total à plus de 308 milions d’euros, dont 259 millions d’euros pour son fonctionnement, plus que ce qui avait été annoncé le mois dernier lors du débat d’orientation budgétaire… mais toujours pas assez pour permettre de financer les projets engagés.

« Nous avons une capacité d’épargne brute d’un peu moins de 13 millions d’euros, quasiment nulle », a indiqué Dominique Pierret, le vice-président aux finances, en présentant le budget.
« Nous avons une capacité d’épargne brute d’un peu moins de 13 millions d’euros, quasiment nulle », a indiqué Dominique Pierret, le vice-président aux finances, en présentant le budget.

« Nous avons une capacité d’épargne brute d’un peu moins de 13 millions d’euros, quasiment nulle. C’est une misère, comme disait le président Tautou à notre dernière réunion », a noté Dominique Pierret (LR), maire de Drocourt et vice-président chargé des finances. « Il faudra se remettre en question sur tous les projets que nous avons réfléchis jusqu’à maintenant », a donc justement prévenu le président de GPSO et maire de Verneuil-sur-Seine, Philippe Tautou (LR).

« Toutes les décisions que nous prendrons seront des décisions équitables », a-t-il néanmoins voulu rassurer. Sans forcément convaincre : le groupe Seine s’est ainsi ému, par la voix du Bouaflais Philippe Simon (SE), « de crédits de paiement engagés pour l’essentiel autour de projets de la Camy (ex-communauté d’agglomération du Mantois, Ndlr). »

A gauche, le groupe Démocratie et solidarité, membre de la majorité, a plaidé pour « une intercommunalité de développement et non uniquement de service rendu » et demandé « un plan pluriannuel d’investissements ». La maire d’Evecquemont et opposante écologiste Ghislaine Senée (EELV), elle, a notamment pointé une augmentation de 700 000 euros des charges de gestion courante : « Nous avons créé un monstre qui coûte plus cher et ne va pas rendre plus aux habitants dans un premier temps. »

* GPSO est issue de la fusion de six intercommunalités de la vallée de Seine, de Rosny-sur-Seine à Conflans-Sainte-Honorine. Elle est responsable de nombreux services publics, de l’entretien des routes au ramassage des déchets en passant par l’approvisionnement en eau potable.

Conseil à l’usine : expérience non renouvelée

La tenue de ce conseil communautaire en plein coeur de l’usine Renault de Flins-sur-Seine avait soulevé quelques émois, notamment financiers, d’une partie des élus d’opposition. Cette fois-ci, ce sont des applaudissements qui ont salué l’annonce du président Philippe Tautou (LR) à propos du lieu choisi pour la prochaine séance : la salle des fêtes de Gargenville, louée pour 900 euros, « un tarif très préférentiel » qui a fait l’unanimité.