« Qu’on fasse naître des pépites qui créeront de l’emploi »

Adjoint mantais, conseiller communautaire, Raphaël Cognet (LR) est depuis peu président d’Inneos, pépinière-hôtel d’entreprise du Mantois. Déjà responsable de la Maison de l’emploi (MDEE), il veut mettre le travail des autres au coeur du sien.

Vous présidez depuis deux ans et demi la Maison des entreprises et de l’emploi (MDEE), pour des parcours d’insertion professionnelle. N’y a-t-il pas un problème de doublons avec Pôle emploi ?

L’idée était d’être sur un axe sur lequel Pole emploi n’est pas : le plus important concerne l’aide aux collectivités pour des clauses d’insertion dans les marchés publics. Mais la plupart du temps, ça fait peur aux entreprises soumissionnaires. Alors, on propose de recruter pour elles et d’assister les jeunes, de sécuriser tout ça.

C’est du long terme, au début les entreprises mettent souvent les jeunes derrière un balai avant d’avoir confiance. Il y a parfois de bonnes rencontres, et un certain nombre de jeunes ont appris un métier. En 2015, c’est plus de 48 000 heures d’insertion (pour au total 108 personnes recrutées dans le cadre de 176 contrats, Ndlr). La MDEE va être dissoute suite à la création d’Activity (l’agence d’insertion du conseil départemental des Yvelines, Ndlr).

J’y ai aussi créé le point d’accès à l’entreprise, pour aider les porteurs de projet à le monter et les orienter si on considère qu’il est bon et qu’ils sont de taille… ou à l’abandonner si on considère qu’il n’est pas prêt. Je veux maintenir ce point d’accès dans le Mantois (probablement dans les locaux d’Inneos, Ndlr).

« Ca fait six ans que je suis des chefs d’entreprise par mon travail, j’ai une expérience de leurs besoins et j’essaie de l’appliquer à la politique du bâtiment », explique-t-il de sa présidence d’Inneos.
« Ca fait six ans que je suis des chefs d’entreprise par mon travail, j’ai une expérience de leurs besoins et j’essaie de l’appliquer à la politique du bâtiment », explique-t-il de sa présidence d’Inneos.

A Inneos, comment voyez-vous l’action de votre prédécesseur et créateur lorsqu’il était président de l’ex-communauté d’agglomération du Mantois, le maire de Buchelay Paul Martinez (UDI) ?

C’était une bonne idée, on avait un manque important ici, on n’avait pas de bureaux pour les entreprises, en tout cas c’était compliqué. Aujourd’hui, on a un taux de remplissage de 89 %, ça répondait à une demande.

La transition a été facile car j’étais déjà au conseil d’administration, je connaissais la structure (qui coûte environ 200 000 euros annuels à la collectivité, Ndlr). Après, c’est beaucoup de boulot, je m’y considère comme le patron d’une entreprise, mais sans la rémunération (aucune indemnité n’est versée, Ndlr).

Que souhaitez-vous en faire ?

Ca fait six ans que je suis des chefs d’entreprise par mon travail, j’ai une expérience de leurs besoins et j’essaie de l’appliquer à la politique du bâtiment. Il est important que les chefs d’entreprise se connaissent, rencontrent et échangent, et les aider, par exemple, pour répondre ensemble à des appels d’offre publics souvent inaccessibles aux PME.

Nous avons une quarantaine d’entreprises dans tous les secteurs. L’idéal serait qu’on fasse naître des pépites qui deviennent la grosse boîte innovante de demain, qui créeront plus tard de l’emploi ici, car ce seront des gens attachés au territoire. Après, nous n’avons pas vocation à garder les entreprises dix ans, nous en avons sans arrêt qui entrent et qui sortent.

Dix-huit ans d’engagement militant

Natif de Grenoble, Raphaël Cognet a découvert le Mantois en 2004, lorsqu’il était encore étudiant à Sciences po, en devenant assistant parlementaire de Pierre Bédier (le président LR du conseil departemental des Yvelines était alors député du Mantois, Ndlr). Il ne l’a plus quitté, de sa fonction de chef du cabinet du maire de Mantes-la-Jolie de 2006 à 2008, puis comme conseiller municipal d’opposition à Limay de 2008 à 2014, jusqu’à celle d’aujourd’hui en tant qu’adjoint mantais chargé du commerce.

Depuis 18 ans, il est engagé politiquement à droite. Il était ainsi entré rapidement au bureau des Jeunes UMP (devenu LR depuis, Ndlr) puis s’était proposé d’en prendre la tête en 2007, avant un retrait causé par l’opposition d’un Nicolas Sarkozy alors déjà candidat à l’élection présidentielle. Cet homme aux convictions assumées, militant devant l’éternel, et catholique engagé à travers le mouvement Sens commun, n’est pas connu pour mâcher ses mots avec ce débit rapide qu’il a dû apprendre à freiner.

A 37 ans, ce père de quatre enfants, salarié du Mouvement des entreprises de France (Medef) depuis six ans, ne s’est plus présenté personnellement face aux électeurs depuis sa défaite au scrutin départemental de 2010. L’éventuelle candidature de Raphaël Cognet aux prochaines élections législatives est cependant évoquée au sein de la droite mantaise. Lui se refuse à tout commentaire tant que le processus de désignation du candidat LR n’est pas achevé.