Une réflexion commune contre la désertification médicale

Les professionnels de santé et la municipalité de Poissy se sont réunis pour tenter de trouver ensemble des solutions aux problèmes liés à la désertification médicale.

Ils avaient donné rendez-vous aux professionnels de santé. Mercredi 21 septembre, le maire de Poissy Karl Olive (LR) et Virginie Messmer, huitième adjointe déléguée à la santé, à la prévention et au handicap, ont tenu à apporter des réponses à ceux qui les avaient alertés il y a quelques semaines, dans un courrier écrit par le docteur Agnès Kirrmann.

Installée récemment sur la ville, la jeune médecin généraliste s’est alliée avec certains confrères pisciacais, en fondant une association, pour avertir la municipalité quant au manque de médecins. Ils proposent « une réflexion commune pour pallier le déficit des médecins », et demandent aux élus ce qu’ils peuvent faire, en particulier pour la mise en place d’une maison de santé pluridisciplinaire.

Avec seulement 23 médecins généralistes installés sur la commune, à l’heure actuelle, la santé va mal. Selon des chiffres publiés au 1er juin 2015 par la mairie de Poissy, entre 2009 et 2015, la ville a perdu 13 % de ses médecins généralistes. Le problème est ancré à s’aggraver puisque leur moyenne d’âge est de 56 ans, et 69,2 % d’entre eux ont plus de 55 ans, ce qui signifie un prochain départ en retraite.

Virginie Messmer a précisé qu’un diagnostic allait être mis en place, permettant de chiffrer exactement les besoins, et a évoqué notamment la mise en place d’un cabinet médical pluridisciplinaire. « Nous sommes là pour vous accompagner et vous trouver des locaux » a confirmé Karl Olive.

Pour Christian Lehmann, médecin généraliste à Poissy, « c’est un projet à long terme qui ne règle pas le problème à l’heure actuelle ». En référence à la désertification médicale, de plus en plus prononcée en vallée de Seine yvelinoise, lui est plus « pessimiste sur les possibilités d’une mairie, dans un environnement contraint par la baisse des dotations, de gérer un problème de niveau national ».

En revanche, de nombreuses autres solutions ont été évoquées par Christian Lehmann, ou encore par le docteur François Cordonnier, également médecin généraliste, afin de simplifier la tâche de la médecine de ville déjà en place.

La Ville met des locaux à disposition

« Nous voulons favoriser l’accès aux droits de santé et aux soins » a assuré le maire Karl Olive (LR). Si l’idée d’une maison de santé pluridisciplinaire avait déjà été évoquée dans un Contrat local de santé signé en février 2012 par la mairie de Poissy, le projet serait sur le point de voir le jour.

Reste à soulever la question des locaux. Les médecins réclament des locaux « d’environ 500m² avec des parkings et proches des transports en commun », mais surtout « un local peu coûteux pour ne pas décourager les jeunes médecins ».

La Ville a proposé le rez-de-chaussée de 200 m² de la Résidence Gallieni, dans le quartier de Noailles, inaugurée le 1er septembre, pour un prix de 3900 € HT de loyer mensuel. « Nous sommes prêts à baisser le prix » a précisé la Société d’économie mixte d’aménagement de Poissy (SEMAP), en guise de coup de pouce supplémentaire.

Deux cents mètres carrés du programme immobilier Nexity à l’arrière de l’hôtel de ville sera également consacré à des activités médicales ou paramédicales. Les deux locaux ne seront néanmoins pas ceux de la maison de santé pluridisciplinaire, car trop petits pour l’accueillir.

Triel-sur-Seine étudie également sa maison médicale

Lors de la réunion publique sur le budget qui a eu lieu le 28 septembre dernier à Triel-sur-Seine, également touchée par un début de désertification médicale, les riverains ont souhaité soulever la question de l’ouverture d’une maison médicale.

Michel Poirot, adjoint à la réhabilitation du coeur de ville et à l’urbanisme, a répondu favorablement. « Nous travaillons sur le sujet depuis deux ans et le dossier de consultation avec l’appel à projet est en cours pour une maison de santé pluridisciplinaire, avec tous les aléas que cela comporte », a-t-il précisé.

Plusieurs locaux sont à l’étude, avec par exemple, la préemption de la maison à côté du Crédit agricole, dont les murs pourraient être agrandis par une fusion avec le rez-de-chaussée de la banque.

Mais selon l’étude actuellement en cours, Michel Poirot précise qu’ « à ce jour, il faudrait pouvoir offrir un local professionnel, aux normes, pour un loyer de moins de 10 euros du m² par mois. Mais quand bien même nous aurions les murs, il n’y a pas de médecins qui se proposent pour venir à Triel ».