« On n’est pas à Marseille ici »

Le plan de sécurité à destination des commerçants, en pleine période de fêtes, a été renforcé. Avec la baisse de délinquance sur la commune, les commerçants affichent leur sérénité.

« On est ici pour vous donner des conseils, l’idée c’est que vous abordiez vos craintes, vos besoins ». Franck Maroné, chef de la police municipale de Poissy, accompagné du commandant de la police nationale, Joël Bachelet, ont détaillé jeudi dernier, devant une trentaine de commerçants, le plan anti hold-up, en vigueur du 1er décembre au 15 janvier. Avec la baisse confirmée de la délinquance sur Poissy, les commerçants, eux, ne semblent pas inquiets.

En vue des fêtes de fin d’année et de la très frénétique course aux cadeaux, un « plan renforcé de sécurité à destination des commerçants » a été mis en place. « L’idée c’est de déployer plus d’effectifs sur le centre ville et les commerces », détaille Joël Bachelet. Un dispositif qui s’articule autour de patrouilles pédestres dans le cœur de ville, d’équipages véhiculés sur les commerces extérieurs et d’agents mieux armés dans les centres commerciaux.

« La délinquance baisse, mais restons tout de même méfiants ». Face à des commerçants pas vraiment inquiets, le commandant de police nationale joue la carte de la prévention annonçant « une baisse significative depuis deux ans des cambriolages, dégradations, vols ». Il ajoute qu’« aucun braquage n’est à déplorer sur Poissy cette année ». Même son de cloche, du côté du chef de la police municipale, Franck Maroné, qui rappelle les bienfaits de la vidéo-surveillance, « arme de dissuasion avant tout et d’élucidation ».

« On pourrait encore faire plus pour la sécurité des commerçants », concède Raymond Letellier, conseiller municipal, en charge de la délégation police, qui déplore « la baisse de près de 25 % des effectifs de la police nationale à Poissy ». Franck Maroné propose une plus grande généralisation du « bouton urgence » que les commerçants peuvent activer en cas d’intrusion ou agression.

Raymond Letellier l’affirme : « On a peu de retours des commerçants à propos de la sécurité ». Réponse dans la salle : « Il y a peu d’agressions, on n’est pas à Marseille ici, ne vous inquiétez pas.» Seuls 29 des 450 commerçants étaient présents à cette réunion. Une faible mobilisation qui s’explique selon lui par « le sentiment de ne pas être concerné par les agressions à Poissy ».

Et le terrorisme dans tout ça ?

Lors de la réunion d’information du 8 décembre dernier, les débats se sont concentrés autour des risques de braquages, et personne n’a soulevé la problématique liée aux potentiels risques d’attentats. « Je ne voulais pas exposer le dispositif anti-terroriste si les commerçants n’amenaient pas le sujet » a expliqué le commandant Joel Bachelet qui argue « que les hold-up préoccupent
davantage ».

Pour Raymond Letellier, conseiller municipal délégué aux pompiers et à la police, « c’est une surprise » que le sujet n’ait pas été amené par les commerçants. « La crainte de l’attentat est réelle car la menace est toujours présente », ajoute-t-il. La sécurité concerne aussi les consommateurs, comme l’explique Raymond Letellier : « ils ont besoin d’être rassurés autant que les commerçants, car en période d’attentats, on le sait, la fréquentation des magasins baisse ».