Un Château pas si éphémère

Fabrique sonore et numérique, le Château éphémère a ouvert ses portes fin 2014. Depuis, les projets s'enchaînent et le lieu se transforme perpétuellement : 2017 ne dérogera pas à la règle.

Deux ans après son ouverture, le Château éphémère, dédié aux arts sonores et numériques, commence à trouver petit à petit son public et enchaîne les projets, tant artistiques que structurels.
Bâti au début du XXème siècle sous l’impulsion du riche Américain William K. Vanderbilt, c’est en novembre 2014 que l’équipe du Château éphémère est arrivée sur place.

« Ça fait déjà deux ans et seulement deux ans que nous sommes là », sourit Sébastien Campos, le directeur du Château éphémère. Si d’importants travaux ont eu lieu avant l’ouverture, cette ancienne friche continue d’évoluer constamment. « On est en réhabilitation, donc on s’approprie les lieux et on est en travaux perpétuels », explique Sébastien Campos.
L’un de ces projets actuellement en cours est la transformation des 2 000 m² de sous-sol en « trois studios de répétition et un d’enregistrement », détaille Sébastien Campos. Le premier studio a d’ailleurs été terminé il y a quelques semaines. Le sous-sol devrait être inauguré en juin 2017.

Le sous-sol accueillera trois studios de répétition et un d'enregistrement.
Le sous-sol accueillera trois studios de répétition et un d’enregistrement.

Le Château éphémère dispose déjà d’un atrium, d’un grand studio, un espace de résidence, d’un Fablab, etc. D’autres aménagements sont actuellement en cours pour 2017, tels qu’un espace de coworking, « qui sera dans un premier temps plutôt occupé par des artistes et va aller vers les travailleurs du numérique », prévoit le directeur du lieu.

Côté création artistique, le château lançait jusque-là 20 appels à projet par an, pour faire bénéficier des créateurs d’un espace de travail et d’hébergement. L’an prochain, « nous n’avons sélectionné que 12 projets », indique le directeur du lieu. En plus de ces derniers ouvriront « six projets liés aux musiques électroniques ». Et de préciser : « L’idée est d’accueillir des artistes qui vont produire leur album ici. Ça permet de se poser dans la création artistique avec la notion d’habitat, et d’incarner son art. »

La communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, la Région et la commune participent au financement du lieu, même si « 33 % le sont par autofinancement », indique Sébastien Campos. Cet autofinancement est généré par « la participation des artistes aux frais, le restaurant, et les privatisations ». Mais le directeur ne le cache pas : « L’objectif est d’arriver à plus d’autonomie. »

Numérique : « Amener les habitants à d’autres pratiques créatives »

En plus des arts sonores et numériques, l’une des idées principales du Château éphémère est de créer un lien avec les habitants du quartier des Fleurs, situé juste à côté. Même si Sébastien Campos, directeur du Château éphémère reconnaît que « l’ambition de rayonner, en consolidant et le local et en s’ouvrant aux habitants, va prendre du temps »,
les actions d’ouvertures ne manquent pas.

L’un des exemples les plus démonstratifs est le Fablab (studio de fabrication notamment par impression 3D, Ndlr), « où artistes et entrepreneurs partagent leur savoir autour des machines numériques », précise Sébastien Campos. Si « l’espace est ouvert depuis le début aux artistes », il l’est aussi aux habitants depuis un an avec l’objectif « qu’ils fabriquent, créent et rencontrent des gens ».

Le nombre des adhérents, cinq, de cette « communauté naissante », est à mettre en regard avec les « 300 usagers » annuels qui participent aux « ateliers pour les services jeunes, les services sociaux, etc », détaille le directeur du site. « Et là c’est intergénérationnel », indique le directeur, citant l’exemple des ateliers parents-enfants qui « cartonnent et affichent toujours complet ».

Dans le Fablab, plusieurs jeunes ont ainsi pu créer des « sound-systems portatifs » à partir d’objets recyclés tels que des sacoches, des enceintes de voiture issues de la casse, etc. « L’enjeu pour nous c’est les usages du numérique : amener les habitants à d’autres pratiques créatives », plaide Sébastien Campos.