Le cimentier Calcia prépare un plan social

Suite au rachat de sa maison-mère en 2016, le cimentier doit annoncer un plan social jeudi, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire. Il ne devrait entraîner aucun licenciement sec.

Après avoir réorganisé la maison-mère italienne du cimentier Calcia, Italcementi, l’entreprise allemande Heidelbergcement s’attaque à la filiale française afin de réduire ses coûts de production. Premier touché : le siège national guervillois de l’entreprise, les Technodes. Selon nos informations, un plan social, cependant sans licenciement sec, doit être annoncé jeudi aux organisations syndicales du site, qui compte près de 400 salariés.

Depuis le rachat de 45 % des parts d’Italcementi par Heidelbergcement en avril 2016, validé en juin par les autorités de la concurrence, les salariés français de Calcia attendent les annonces de leur nouvelle direction. Il n’a en effet pas fait mystère de sa volonté d’améliorer la rentabilité de sa nouvelle filiale italienne. Dès l’annonce du rachat, en avril dernier, il avait d’ailleurs annoncé la suppression de 400 postes sur 2 500 environ en Italie d’ici 2020.

Le groupe allemand est devenu avec cette opération l’un des quatre géants du marché mondial du ciment et du béton en termes de production effective, et le numéro deux mondial par ses capacités. D’une capitalisation de plus de 17 milliards d’euros, il espère 400 millions d’euros d’économies après réorganisation.

A Guerville, un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), nécessaire à partir de dix licenciements pour motif économique, va être annoncé et détaillé jeudi matin aux représentants des salariés des Technodes lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire. Tous les postes supprimés doivent l’être par l’intermédiaire de propositions de reclassement dans l’entreprise, de retraites anticipées et de départs volontaires, n’entraînant aucun licenciement sec.

Le nombre de salariés concernés, comme les délais d’application du PSE, restent inconnus. « Les Allemands veulent faire des économies au niveau international. En Italie, ils ont fait plein de ravages, on sait qu’on n’y échappera pas en France », se contente de commenter Pascaline Pauly, déléguée syndicale CFE-CGC au siège guervillois.

Depuis l’acquisition d’Italcementi, le siège, où travaille majoritairement du personnel administratif, bruisse par ailleurs de rumeurs d’un déménagement du site hors de Guerville, comme d’un éventuel abandon du double projet de nouvelle carrière à Brueil-en-Vexin et de modernisation de la cimenterie de Gargenville. Selon nos informations, aucune décision n’a encore été prise sur ces sujets par la direction. Cette dernière, sollicitée par La Gazette, se refuse à tout commentaire avant jeudi (cela la mettrait sinon dans l’illégalité, Ndlr).