La parité dans le milieu de l’art : un combat oublié ?

Le réseau Créat’yve s’engage, à travers le festival Créat’yve féminin pluriel, dans la lutte contre les discriminations de genre au sein du milieu artistique.

Co-président, Richard Leteutre présente le projet comme « faire en sorte que les œuvres circulent, mais aussi avoir une vision sur ce qui les empêche d’aller aux bons endroits ».

En 2016, les femmes représentaient seulement 2 % des compositeurs, 24 % des auteurs de théâtre, et 4 % des chefs d’orchestre. Un constat bien amer que le réseau Créat’yve, qui rassemble 16 théâtres et centres culturels franciliens, combat depuis désormais trois ans, à travers son festival Créat’yve féminin pluriel. Du 29 mars au 1 avril 2017, l’association a décidé de ramener les enjeux de la parité dans la culture sur le devant de la scène, avec son réseau de 16 plate-formes d’expression artistique.

Avec 140 femmes artistes présentes, le festival s’engage pour l’égalité hommes-femmes et pour toutes les personnes en situation d’exclusion. Au micro de La Matinale, son co-président Richard Leteutre revenait sur ce combat. Il présente le projet du festival comme « faire en sorte que les œuvres circulent, mais aussi avoir une vision sur ce qui les empêche d’aller aux bons endroits » : en l’occurrence, la réduction des discriminations de genre. « Le principe de ce festival est qu’il y a 28 projets de femmes, à l’intérieur, dans les artistes il y a quasiment la parité hommes-femmes, mais le porteur de projet est toujours une femme, pour donner les moyens, aux femmes dans le spectacle vivant, de faire » nous résume Sabine Cossin, co-présidente du festival artistique.

Le milieu de l’art serait touché par un sexisme des plus pernicieux, puisque dans l’inconscient général il s’agirait d’une sphère totalement exempte de discriminations de genre, explique-t-elle. C’est donc non sans une certaine amertume que Sabine Cossin rappelle : « Il faut que l’imaginaire collectif se méfie, et qu’il sache que ce n’est absolument pas des conditions dans lesquelles les femmes artistes peuvent travailler. »

Cette année encore, le festival a su s’entourer de grands noms, parmi eux les deux parrains : la journaliste Sophia Aram et l’acteur réalisateur Sam Karmann. « En tant que citoyen, on est obligé de constater qu’en fait, les femmes ne sont pas assez représentées, elles ne sont pas représentées dans les postes d’encadrements et de diffusions des métiers de la culture » estime ce dernier. Ces partenariats s’inscrivent dans une stratégie de médiatisation assumée qui se construit d’ailleurs en collaboration avec d’autres figures de la cause féminine comme le magazine Causette.