Présidentielle : le conseiller municipal PS vote Hamon

Conseiller municipal PS d'opposition, Saïd Benmouffok votera Benoît Hamon dès le premier tour, pour donner du poids au candidat socialiste même s'il est exclu du second tour.

Il a voté Peillon au premier tour de la primaire du PS, blanc au second. Saïd Benmouffok (PS) est devenu conseiller d’opposition à Mantes-la-Ville après la débâcle de la gauche face au FN aux élections municipales de mars 2014. Alors, « si le FN est au plus haut, et si la gauche est trop faible, il y a de quoi redouter le pire », indique-t-il, dans un communiqué envoyé la semaine dernière.

« Le projet porté par Benoît Hamon est discutable sur de nombreux points, reconnaît Saïd Benmouffok du député des Yvelines, Benoît Hamon étant peu apprécié de nombreux militants socialistes mantevillois pour son absence d’implication locale. Mais il ouvre une voie neuve et enthousiasmante que beaucoup attendaient depuis longtemps à gauche. »

« Benoît Hamon a créé la surprise aux primaires par un discours innovant », expliquait-il lundi à La Gazette, ayant vu son choix « confirmé » après avoir assisté au grand meeting de campagne donné dimanche à Paris par le candidat socialiste : « Il donne un coup de fouet à sa campagne à l’issue de ce discours de Bercy. »

S’il soutient Benoît Hamon « par fidélité à ma famille politique et par conviction », comme pour « un verdict des urnes qu’il est très important de respecter », il a d’autant plus été séduit dimanche. « Il propose le récit d’une France réconciliée avec son histoire, c’est-à-dire avec ses pages les plus glorieuses comme ses pages sombres », s’enthousiasme le conseiller municipal.

« Il propose le récit d’une France réconciliée avec son histoire, c’est-à-dire avec ses pages les plus glorieuses comme ses pages sombres », s’enthousiasme le conseiller municipal.

« De ce point de vue, c’est vraiment le candidat de l’apaisement, avance Saïd Benmouffok. Et il propose pour l’avenir ce qu’il appelle un futur désirable : des réponses à la fois fortes et innovantes, et en même temps qui sont fidèles à une tradition de gauche. » Mais il garde en mémoire l’échec socialiste à l’élection municipale mantevilloise.

« On est en train de vivre une non-élection présidentielle, les débats, les idées n’arrivent pas à émerger, et les discussions portent sur des querelles judiciaires ou des affaires de personne, c’est très inquiétant, a-t-il donc tenu à prévenir en faisant connaître son soutien de Benoît Hamon par un communiqué. Les électeurs vont devoir se décider sur des raisons qui seront forcément les mauvaises raisons. »

Alors, « ça peut être aussi le triomphe des divisions stériles et des polémiques qui ne feront que renforcer, forcément, le mécontentement, et l’envie de solutions un peu radicales ».
Il n’oublique pas qu’à Mantes-la-Ville, « c’est exactement ce qui s’est passé au premier tour : on a eu en 2014 une campagne nauséabonde sur fond de division de la gauche et de querelles et de polémiques dangereuses ».

« Triomphe des divisions stériles » S’il espère que « le second tour [de l’élection présidentielle] se passera différemment » de l’élection mantevilloise, il avertit : « Si on veut se préserver du risque d’une catastrophe, il faut absolument que les forces de gauche soient le plus haut possible au premier tour, pour peser le plus fortement possible sur le second tour. »

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