Abandonnés ou traités, les déchets doivent être collectés

Désormais responsable de la collecte et du traitement des déchets de ses 73 communes, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) est en train de réaménager l’ensemble des marchés publics liés à ces compétences. L’objectif ? Rationaliser, et réduire le volume d’ordures.

Depuis le 1er janvier 2016, les six intercommunalités de Rolleboise à Achères ne forment plus qu’une. Leur remplaçante, la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSEO), est actuellement en train de regrouper tous les marchés publics concernant les déchets, de la fourniture de bacs à leur collecte en passant par la gestion de neuf déchèteries.

Le but premier est simple : faire des économies. L’autre objectif, lui, est nettement plus ambitieux au regard de l’importante production locale de déchets, comme en témoignent les apports en déchèterie bien plus importants qu’ailleurs dans le département : réduire le volume de déchets et ordures par les habitants comme par les entreprises.

La première étape de cette rationalisation de grande envergure concerne la fourniture de bacs divers et variés, aériens comme enterrés. « On devait avoir 18 marchés publics avec des dates différentes, explique Jean-Luc Gris, maire SE de Gaillon-sur-Montcient et vice-président chargé des déchets à GPSEO. Là, on n’aura plus qu’un seul marché unique sur l’ensemble du territoire, avec différents lots. »

Une réduction identique du nombre de prestataires et de marchés publics est en cours concernant neuf déchèteries, de Mantes-la-Jolie à Conflans-Sainte-Honorine. Un appel d’offres unique devrait aussi être passé prochainement concernant la collecte des déchets. « La volonté est évidemment d’harmoniser tout ça pour obtenir des seuils critiques qui permettent de maintenir les coûts à des niveaux raisonnables pour les habitants », précise l’édile.

Afin de pourvoir à l’autre objectif assigné de « diminuer ce qui sort de chez les habitants », ces marchés marquent un effort certain de GPSEO pour « produire moins de déchets afin de ne pas se poser la question de comment on les traite ». Ainsi, la politique de distribution de composteurs aux habitants devrait être sérieusement renforcée. « Les composteurs ne seront plus payants, on les fournira avec une petite formation aux gens qui le souhaitent », promet ainsi Jean-Luc Gris. Le lombricompostage, où des vers de terre dégradent les déchets organiques, pourrait également être développé. Enfin, sans que la décision ne soit prise, « on a également une réflexion sur les broyeurs de végétaux et les compacteurs », détaille l’élu.

Les déchèteries ne sont pas épargnées par ces ambitions. Jean-Luc Gris prend pour exemple celle de la Vaucouleurs, à Mantes-la-Ville, inaugurée en début d’année : « On a une ressourcerie, avec un local dédié à côté, pour donner une deuxième vie aux produits. » Il envisage également des horaires un peu élargis, « pour que personne n’ait d’excuse » vis-à-vis des dépôts sauvages.

Au-delà de ces aspects, les appels d’offres passés par GPSEO pour ces marchés publics exigent des critères écologiques, tels le recyclage des bacs ou l’utilisation de véhicules électriques. Ils contiennent également des obligations liées à l’insertion professionnelle de publics en difficulté. « Le marché du déchet, du traitement, est un pourvoyeur d’emplois assez important » en vallée de Seine, rappelle ainsi le vice-président.

Dans les déchèteries, des dizaines de milliers de tonnes d’ordures chaque année

Chaque année dans les déchèteries des 73 communes de vallée de Seine appartenant à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), plus de 54 000 tonnes de déchets ont été apportés par particuliers et entreprises en 2016. L’intercommunalité est loin de faire figure de bon élève : chacun des 405 000 habitants a ainsi apporté, en 2016, en moyenne 133 kg d’ordures en déchèterie, contre 97 kg par habitant en moyenne dans les Yvelines.

Ces ordures se décomposent, pour l’immense majorité du volume apporté, entre encombrants (23 774 tonnes) et déchets végétaux (9 546 tonnes). Le reste, dans l’ordre décroissant, est composé de bois (1 995 tonnes), de ferrailles (956 tonnes), de cartons (621 tonnes), de déchets électroniques et électroménagers (398 tonnes), de déchets dangereux spécifiques (370 tonnes), et de pneus (76 tonnes).