Les cliniques privées veulent être complémentaires de l’hôpital public

Avec l’ouverture de nouveaux services, les cliniques d’Aubergenville et de Poissy affichent l’ambition d’être complémentaires du service public.

Les cliniques privées de vallée de Seine continuent d’étendre leur offre de soins. Cette année, le Centre hospitalier privé (CHP) du Montgardé à Aubergenville et la clinique Saint-Louis à Poissy ont chacun ouvert de nouveaux services. Bien que différents, ces services affichent l’ambition similaire d’être complémentaires avec le service public pour répondre à la baisse du nombre de médecins de ville et aux services d’urgences surchargés.

A Aubergenville depuis le début de l’année, le CHP du Montgardé propose un service de médecine polyvalente ouvert 24 heures sur 24. Avec 23 lits, ce dernier permet de prendre en charge des personnes malades pouvant souffrir de pathologies médicales variées, grâce à la présence de plusieurs spécialistes tels que cardiologue, pneumologue, gastro-entérologue, urologue, etc. Pour l’instant, jeunesse oblige, en moyenne seuls neuf des 23 lits du service sont occupés par jour. « On rend service à un certain nombre de patients, mais il y a encore des places à remplir », analyse Jeanne Renoux Letu, directrice du CHP.

« Avant d’ouvrir le service de médecine polyvalente, les patients avec des pathologies médicales, on était obligé de les envoyer vers d’autres hôpitaux, ce qui était une perte de temps pour le patient et l’urgentiste », raconte Béatrice Boüan, coordinatrice du service. L’autre des missions de cette dernière est d’être le point d’entrée pour les médecins de ville. « Créer des liens avec les médecins de ville permet d’éviter aux patients d’attendre aux urgences et d’avoir directement une chambre en étant convoqués », souligne la coordinatrice du service.

Pour Jeanne Renoux Letu, les hôpitaux privés, les hôpitaux publics et les médecins de ville sont complémentaires : « C’est un maillage où chacun a ses atouts. Maintenant, je pense qu’il faut comprendre qu’il faut envoyer les patients au bon endroit au bon moment. » Cette dernière ajoute : « On peut décharger le public des patients qui ne sont pas des patients lourds, pour qu’il puisse prendre des patients avec des pathologies plus aiguës. »

Cécile Dumoulin (LR), conseillère départementale et présidente du conseil de surveillance de l’hôpital de Mantes, estime qu’un « équilibre est à trouver entre la médecine de ville, l’hôpital et le secteur privé ». Si en tant que présidente du conseil de surveillance d’un hôpital, elle affirme que l’hôpital public « reste un lieu de référence », elle rappelle les besoins du territoire : « S’il y avait pléthores de médecins et si les salles de consultation étaient vides, on pourrait voir le développement du privé comme quelque chose de concurrentiel, là on est dans un secteur un peu tendu. »

En juin dernier, la clinique Saint-Louis de Poissy a ouvert son service « SOS premiers soins ». Composé de trois cabinets, il est ouvert du lundi au samedi avec la présence d’un urgentiste et d’une infirmière. Son objectif est de répondre à la « pénurie médicale en centre-ville et délester un peu les urgences saturées de l’hôpital de Poissy », analyse Estelle Mahé, coordinatrice du service. Cette dernière présente « SOS premiers soins » comme « un service intermédiaire entre la médecine libérale et les urgences ».

Tout en soulignant ne pas être un service d’urgence, Estelle Mahé indique que ce « service de consultation non programmé » peut prendre en charge « des problèmes médicaux jusqu’au plâtre ou les points de suture ». Et d’ajouter l’objectif que public et privé soient « complémentaires et pas concurrents » : « On peut accueillir la bobologie et laisser les soins importants aux urgences. »

Présent pour l’inauguration de « SOS premiers soins » en septembre, le maire DVD de Poissy et président du conseil de surveillance de l’hôpital de Poissy, Karl Olive, estime que ce service est « à la fois utile pour les Pisciacais et pour la ville ». Il précise que « cela va permettre le désengorgement de l’hôpital [et] de lutter contre la désertification médicale ». Contactée à de multiples reprises, l’Agence régionale de santé n’a pas répondu aux sollicitations de La Gazette avant la mise sous presse de cette édition.