La « vraie métropole » défendue au lieu de la fusion Yvelines-Hauts de Seine

Les cinq présidents des Départements franciliens « de la droite et du centre » ont plaidé à Versailles pour une métropole ayant les contours de l’actuelle région Ile-de-France.

Initialement prévue pour défendre la fusion entre les Yvelines et les Hauts-de-Seine, la réunion du 17 octobre dernier au Palais des congrès de Versailles, en présence de quelques 300 personnes, élus et personnalités de la société civile, s’est transformée en plaidoyer pour « la vraie métropole », pour laquelle un comité de soutien a été créé.

Aux côtés de Pierre Bédier (LR), président du Département des Yvelines et Patrick Devedjian (LR), son homologue alto-séquanais, les présidents des Départements de l’Essone, du Val-d’Oise et de Seine-et-Marne ainsi que le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), ont affiché leurs arguments pour que la métropole du Grand Paris reprenne les contours de l’actuelle région Ile-de-France.

Fustigeant, sous les applaudissements, le projet actuel de « métropole riquiqui », Pierre Bédier s’est insurgé : « On confisque aux Départements ce qu’ils ont de meilleur. (…) On annexe les territoires utiles de la Grande couronne. » Un avis que partage Jean-Jacques Barbaux (LR), le président de Seine-et-Marne. Il va encore plus loin, arguant que « les territoires ruraux peuvent constituer les poumons verts de l’expansion du Grand Paris ».

« Personne ne veut de la frontière, c’est un rejet unanime », a insisté Patrick Devedjian, évoquant ses confrères du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis, absents de cette réunion où la majorité du public est de droite. Absente également, la présidente de la Région Valérie Pécresse (LR), a déclaré à travers une vidéo pré-enregistrée « soutenir le combat » des présidents de Département.

« Il faut conserver un lien de proximité », s’est pour sa part exprimé Gérard Larcher, le président du Sénat devant le public, composé essentiellement de maires et conseillers municipaux. « Il faudra différencier les compétences stratégiques de celles de proximité », précise Marie-Christine Cavecchi, vice-présidente du Conseil départemental du Val-d’Oise. Cette idée, ce rôle des élus, sera repris en guise de conclusion par Patrick Devedjian : « Les élus ont été rendus libres par la décentralisation. Là, on va confisquer l’urbanisme par exemple. »

Et si, à la fin de la réunion, Patrick Devedjian expliquait avoir été reçu par Emmanuel Macron et « avoir le sentiment d’avoir été écouté », son confrère yvelinois, reçu par le préfet de Région avec les autres présidents de Grande couronne, s’est montré moins optimiste : « Il a pris des notes. Mais nous n’avons été ni reçus par le Président ni même par un ministre. » Avant de poursuivre : « D’autres réunions sont prévues. Mais ce n’est pas une question d’opinion publique. C’est de l’ingénierie administrative. »