L’asso de chefs d’entreprise veut créer un « tiers-lieu » dans le Mantois

Ce devrait être un espace de coworking, de télétravail, de bureaux à louer, de restauration, peut-être d'hébergement. L'investissement sera financé entièrement par l'association qui lance une enquête.

A l’occasion de la présentation à la presse comme aux adhérents de sa nouvelle présidente, Martine Chevalier (voir encadré ci-dessous), le Groupement interprofessionnel de la région (Gir) vallée de Seine a dévoilé vendredi 5 janvier un projet d’envergure. Financé exclusivement par l’association, un « tiers-lieu » destiné aux professionnels devrait voir le jour aux abords des gares. Le Gir lance très prochainement une enquête à destination de ses membres comme de toutes les sociétés locales pour connaître leurs besoins.

Qu’est-ce qu’un tiers-lieu ? Théorisé à la fin des années 1980 par un sociologue américain, ce concept regroupe des espaces physiques comme virtuels destinés à permettre rencontres et échanges informels entre individus aux compétences et activités variées, qui n’auraient sinon pas vocation à se croiser. Par exemple, les « Repair café », organisés régulièrement en vallée de Seine, sont considérés comme un tiers-lieu éphémère.

Appliqué à la vie professionnelle, le tiers-lieu peut correspondre à des initiatives publiques comme la pépinière et hôtel d’entreprise Inneos, à Buchelay, ou le projet mantais d’hébergement de jeunes travailleurs dans un bâtiment comprenant également de quoi se restaurer, un espace de coworking et un incubateur d’entreprises. Le projet du Gir, lui, s’inspire ouvertement d’un autre tiers-lieu privé situé à Méré , le 50 coworking, dont la responsable les assiste d’ailleurs.

Si l’endroit précis n’est pas encore connu, le bâtiment serait situé près de la gare SNCF, compte tenu de l’arrivée du RER E prévue en 2024. Le Gir lance très prochainement une enquête, pour ses membres, puis pour l’ensemble des entreprises du Mantois, afin d’en définir précisément les contours au-delà de la présence d’espaces de coworking, de bureaux et de salles de réunion.

« On ne veut pas s’enfermer dans un carcan prédéfini, il y a certainement besoin de restauration et d’hébergement, mais il faut aussi qu’on arrive à comprendre quels sont les besoins », indique l’ex-président Stéphane Windsor. « Ouvrir une salle et mettre un panneau  »coworking », je ne suis pas sûr que ça réponde aux besoins », poursuit-il de certaines expériences plus ou moins réussies de tiers-lieux destinés aux professionnels.

« On ne s’interdit pas de penser à un fablab, demain, pour répondre encore plus à la demande », complète Martine Chevalier des ambitions de l’association dont de nombreux membres sont des entreprises industrielles. « Il faut aussi que ce lieu soit pérenne, on ne va pas aller chercher de fonds publics mais prendre sur le capital du Gir, nuance-t-elle néanmoins. Il doit être rentable, à un moment donné, pour pouvoir durer. »

Adhérente depuis 2009, Martine Chevalier devient présidente

« Je suis une importation ! », sourit la toute nouvelle présidente du Groupement interprofessionnel de la région (Gir) vallée de Seine. Martine Chevalier est arrivée à Mantes-la-Jolie en 2009, pour devenir responsable d’une agence Axa. Elle remplace son prédécesseur Stéphane Windsor, qui part dans les Landes vers de nouvelles aventures professionnelles. Aujourd’hui, le Gir compte 230 membres « à jour de cotisations », soit « plus de 50 nouveaux adhérents » en 2017.

« Venant de Paris, le territoire de la vallée de Seine, je ne le connaissais absolument pas, se souvient-elle. Lorsque le Gir s’est fait connaître et a vendu à juste titre, tous les services, et moyens de casser mon isolement, l’accompagnement des chefs d’entreprise dont j’allais pouvoir bénéficier, j’ai adhéré immédiatement. » Martine Chevalier en est devenue vice-présidente en 2016, et compte poursuivre « l’action menée depuis des années par mes prédécesseurs. »