L’hôpital garde son service réanimation

Après des mois de combat et un nouveau dossier présenté, l’hôpital de Meulan-Les Mureaux a reçu l’autorisation de poursuivre son activité de réanimation.

La décision de l’Agence régionale de Santé (ARS) sur le maintien ou non de l’activité de réanimation au Centre hospitalier de Meulan-Les Mureaux (Chimm) était attendue. La bonne nouvelle est tombée jeudi 1er février avec l’autorisation, renouvelée par l’ARS à l’hôpital pour sept ans, « d’exercer l’activité de réanimation dans le cadre du département de soins critiques du Groupement hospitalier de territoire (GHT) Nord Yvelines ».

Une annonce accueillie avec satisfaction par le personnel hospitalier et les élus, notamment, qui s’étaient fortement mobilisés depuis l’été. Fin juillet 2017, l’ARS avait rejeté la demande de renouvellement de l’autorisation de maintien du service de réanimation du Chimm, ce qui entraînait sa fermeture à la fin octobre.

L’ARS justifiait alors sa décision par une volonté de « réorganisation plus globale des soins critiques sur l’ensemble du territoire ». Rapidement, le personnel hospitalier s’était constitué en collectif pour s’opposer à cette décision qui s’apparentait pour eux à « une mort programmée de l’hôpital ». Les élus locaux s’étaient également dressés contre cette fermeture, dont la maire LR de Meulan-en-Yvelines et présidente du Chimm, Cécile Zammit-Popescu qui jugeait le départ de la réanimation « catastrophique ».

Cette contestation avait mené à deux manifestations d’ampleur, réunissant près de 300 et 550 personnes chacune. Fin octobre, l’hôpital avait obtenu un sursis jusqu’au 31 janvier, le temps pour l’ARS d’examiner la nouvelle demande du Chimm d’une autorisation d’une activité de soins critiques répartie sur les trois sites de Meulan-en-Yvelines, Poissy et Mantes-la-Jolie.

Nouveau dossier qui a donc reçu l’aval de l’ARS en fin de semaine dernière. « Alors que l’Agence était favorable sur le principe au projet de renouvellement d’autorisation, elle avait dû rendre une décision négative et avait demandé aux acteurs de constituer une organisation concrète et partagée, indique le communiqué de presse de l’ARS du 1er février. La décision rendue publique aujourd’hui est l’aboutissement de l’accompagnement de l’ARS dans la mise en œuvre du projet médical partagé du GHT Nord Yvelines. »

Une décision accueillie avec satisfaction par le collectif du personnel, les maires, et les syndicats. « On est ravi, sourit Cécile Zammit-Popescu. C’est le résultat d’un combat difficile. On est rassuré pour quelques années ». Un avis partagé par Franck Virginius, délégué FO au Chimm : « C’est une action commune qui a porté ses fruits. C’est positif pour les usagers et la population. » François Mijon, responsable du service réanimation du Chimm et membre du collectif, se montre également satisfait. « Ça va nous permettre de continuer à travailler plus sereinement », apprécie-t-il.

Au lendemain de l’officialisation de cette autorisation, la ministre de la santé, Agnès Buzyn s’est rendue au Chimm pour évoquer l’évacuation de l’hôpital pendant la crue (voir encadré). L’occasion d’évoquer le maintien de la réanimation avec la ministre, qui indique avoir suivi ce dossier « de loin parce que les autorisations dépendent essentiellement des ARS ». Et poursuit : « Mais un certain nombre d’élus m’avaient fait part de leur inquiétude. Il se trouve que aujourd’hui, l’ARS a donné une autorisation de poursuite d’activité, tant mieux pour la population. »

Après la crue, reprise à la normale des activités de l’hôpital

Par crainte de voir les accès au Centre hospitalier de Meulan-Les-Mureaux (Chimm) fermés en raison de la crue de la Seine, la direction de l’hôpital avait décidé son évacuation le 26 janvier. Une semaine plus tard, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, est venue féliciter le personnel pour le bon déroulement de l’opération.

En seulement 24 heures, l’hôpital a transféré 86 patients, dirigés vers d’autres sites ou qui sont retournés chez eux. Le directeur de l’établissement, Frédéric Mazurier, rappelle cependant que les services obstétrique et les urgences sont restés ouverts. « C’est extrêmement important pour la population, annonce Frédéric Mazurier à la ministre. Nous avons eu entre 40 à 50 passages par jour aux urgences [et] huit accouchements ».

Pendant sa visite, Agnès Buzyn a loué le travail du personnel hospitalier. « Je souhaitais venir ici remercier l’équipe de direction, mais aussi tous les professionnels de cet hôpital qui ont participé à la mise en œuvre de ce plan d’évacuation qui s’est fait dans la tranquillité, la sérénité, et qui avait été anticipé », félicite-t-elle.

Le directeur du Chimm indiquait ce lundi 5 février que l’hôpital avait reçu « l’autorisation de reprendre complètement l’activité aujourd’hui ». Et d’ajouter : « Mais le temps de revenir complètement à la normale va prendre quelques jours. »