Pierre-Yves Dumoulin succède à Michel Guillamaud à la tête de la mairie

Jusque-là deuxième adjoint, Pierre-Yves Dumoulin (LR) a été élu maire par le conseil municipal suite au décès de Michel Guillamaud (SE).

Suite au décès du maire Michel Guillamaud (SE) dimanche 28 janvier, le conseil municipal a dû procéder à l’élection d’un nouveau premier magistrat. Jeudi 8 février, au cours d’un conseil municipal grave, Pierre-Yves Dumoulin (LR) a, sans surprise, été désigné par ses pairs pour prendre les rênes de la mairie.

Il a assuré qu’il poursuivrait la politique menée par la majorité, mais peut-être dans « un style différent ». Deux jours avant ce vote, lors de la cérémonie religieuse pour Michel Guillamaud, les habitants se souvenaient avec émotion de leur ancien maire.

Initialement, le conseil municipal d’élection du nouveau maire était programmé le 12 février. Mais pour respecter le délai de 15 jours maximum, imposé par la loi, de vacance du siège de maire, il a dû être avancé au 8 février. Comme prévu, Pierre-Yves Dumoulin, jusque-là deuxième adjoint à la santé, à la communication et à la mutualisation, s’est présenté pour prendre la succession. Face à lui, l’opposition de gauche a présenté Jacques Roux.

Si le candidat de la majorité n’a pas souhaité s’exprimer avant le vote des conseillers municipaux, il a brièvement pris la parole après. « Je ne ferai pas de discours parce que je pense que l’heure est plutôt à la gravité, et c’est une élection dont on ne voulait pas, regrette le nouveau maire, avec une émotion perceptible au sein du conseil, soulignant « une période très difficile » traversée par les agents et les élus. Je pense qu’en plus Michel n’aimait pas trop les discours, donc il serait content que je ne parle pas trop ce soir. »

Pierre-Yves Dumoulin souligne son souhait de ne pas « polémiquer avec l’opposition ce soir ». Il confirme cependant que la politique engagée par Michel Guillamaud, « nous la continuerons ». Et de préciser : « La destination que nous avons, on la connaît puisque c’est la réduction du déficit public. Ce n’est pas de gaieté de cœur, mais c’est une obligation compte tenu des comptes de la commune. »

Les deux autres points soulevés par l’ex-deuxième adjoint, qui est également vice-président aux mobilités à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), ont concerné une « vision du plan local d’urbanisme qui va protéger Rosny pour les années à venir des excès d’urbanisme » et « une politique orientée vers l’enfance, parce que [Michel Guillamaud] y tenait ».

Pour conclure les quelques phrases destinées à dresser les contours de ce que seront ses deux années de mandat, Pierre-Yves Dumoulin ajoute : « Il y aura peut-être des surprises. Si la destination est connue, […] Michel avait son chemin, je prendrai sûrement un chemin différent, un style différent que j’assumerai complètement. »

« Je ne ferai pas de discours parce que je pense que l’heure est plutôt à la gravité, et c’est une élection dont on ne voulait pas », regrette le nouveau maire.

L’opposition, quant à elle, a souhaité faire une déclaration de candidature pour expliquer sa démarche avant le vote des élus, qui s’est soldé par un vote blanc, 22 voix pour Pierre-Yves Dumoulin et six voix pour Jacques Roux. « Cette élection est pour nous l’occasion d’exprimer nos constats, nos interrogations et nos divergences avec les décisions prises depuis plus de trois ans par la majorité municipale », exprime Jacques Roux.

Ce dernier a notamment estimé que la liste majoritaire, « en ne cherchant qu’à réduire les dépenses », avait « prix le risque de fragiliser les services qui avaient été développés pour les habitants ». Il a également rappelé la position de l’opposition contre l’armement de la police municipale, voté en avril dernier.

Deux jours avant ce conseil municipal extraordinaire, lors de la cérémonie religieuse pour Michel Guillamaud, de nombreux élus de vallée de Seine, responsables associatifs et Rosnéens se sont pressés à l’église Saint-Jean-Baptiste. Face à l’affluence, tous n’ont pas pu rentrer, certains assistant à la cérémonie depuis l’extérieur, sous la neige, à travers les portes de l’édifice laissées ouvertes.

« C’était important de venir rendre hommage à quelqu’un qui était une figure de la vie locale, un homme qui aimait sa ville, qui parlait aux habitants, un Rosnéen », se remémore Béatrice, Rosnéenne et travaillant pour la Ville. Comme cette dernière, un habitant se souvient de Michel Guillamaud comme « un maire exceptionnel et un ami extraordinaire ».

Philippe Anconetti, président du Club sportif municipal de Rosny-sur-Seine (CSMR), était logiquement en contact régulier avec l’ancien maire. « C’était un maire proche des associations », estime-t-il, devant les marches de l’église. Le président associatif gardera en mémoire « un homme un peu bourru, mais honnête : quand il avait besoin de dire quelque chose, il le disait ».