Lamine Sy : « Je devais lancer ma carrière »

Titulaire indiscutable au FC Rouen durant la saison 2023/2024, Lamine Sy a vécu une année riche en émotion. Des quarts-de-finale de la Coupe de France à son trophée de révélation de National, le Muriautin a enfin pu montrer ses qualités sur les prés. Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

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Pourquoi as-tu choisi le FC Rouen ?
Je venais de sortir d’une première blessure des ligaments croisés du genou gauche (en octobre 2022 à l’entraînement, Ndlr) et je devais impérativement jouer pour lancer ma carrière. Le discours du coach, Maxime D’Ornano, m’a complètement séduit. Par exemple, il était déjà venu me voir jouer quand j’étais en CFA. En plus Rouen reste dans la région, le club a une histoire, des supporters, donc le projet était le bon.

Au départ, quel était ton objectif ?
Tout d’abord le plus important était d’enchaîner les matchs et d’être régulier. Car quand tu reviens des ligaments croisés, tu ne peux pas jouer un match sur deux. Surtout il me restait deux ans de contrat, il m’était donc impossible de ne pas jouer. J’ai préféré descendre d’un échelon pour pouvoir faire mes preuves. Après c’était clair, j’avais des ambitions, je voulais surtout faire une grosse saison et finir dans l’équipe-type. Cela faisait partie de mes objectifs.

Parmi les moments forts de ta saison, il y a l’épopée de la coupe de France. Qu’est-ce que tu as ­ressenti ?
Je n’avais jamais vécu cela de ma vie ! Au début, tu passes les tours au fur et à mesure et après tu te prends à rêver. Nous avons quand même battu des clubs professionnels comme Toulouse (le tenant du titre, Ndlr) et Monaco, cela restera gravé dans ma mémoire.

Tu quittes Rouen sur une note positive – tu es élu révélation de la saison en National – alors qu’en interne, c’est compliqué… (problème de ­trésorerie, Ndlr)
Je suis triste de voir cela, par rapport aux personnels du club, aux supporters et à l’ambiance. Avec tout ce que nous avons vécu cette année, j’espère que le club sortira de cette situation le plus vite possible. Le FC Rouen l’a montré par le passé, ce club ne meurt jamais.

Tu n’es pas le seul footballeur de ta famille, tes deux autres frères sont également professionnels. Qu’est-ce que cela t’a fait de jouer contre eux ?
Quand le match commence, chacun défend son équipe et son maillot, on oublie tout. Mais évidemment comme ce sont mes grand-frères, je les respecte en dehors. Cette saison c’était contre Mansour (joueur de Marignane-Gignac). L’année d’avant c’était Harouna (à l’époque à Amiens, maintenant Estoril), d’ailleurs j’avais joué sur son côté et je lui en avais fait voir de toutes les couleurs. (Rires)

Est-ce que l’échéance de ton contrat, qui se termine en 2025, était comme une épée de Damoclès ?
Si tu ne joues pas en Ligue 2, comment veux-tu espérer une prolongation de contrat ? Descendre d’un cran ne fait pas de mal car aujourd’hui on retrouve des clubs comme Sochaux, Nancy. Y a un bon niveau et bonifier un prêt en National mettait beaucoup de chances de mon côté. Actuellement, nous discutons toujours avec les dirigeants caennais à propos de cela. Je suis assez confiant et les choses avancent sereinement.

Actuellement tu dois soigner une nouvelle rupture des ligaments croisés, comment tu te sens ?
Mentalement je me sens bien au vu de la saison écoulée et de ce que j’ai fait sur le terrain. Le titre de révélation me donne du courage pour la suite. Cela fait partie de ma jeune carrière. Je reviendrai à mon meilleur niveau. De plus, je me sens soutenu par mes conseillers J’ai également reçu l’appel d’Abdoulaye Doucouré (joueur d’Everton en Angleterre et international malien) qui est passé par ces mêmes blessures. L’intégralité du club de Caen m’a aussi téléphone, ce qui m’a fait plaisir. Et il y a toujours Amadou, mon grand-frère, près de moi.

D’ailleurs il a toujours eu un rôle important dans ta vie.
Je le considère comme un père, il me considère comme son fils. Notre relation est assez fusionnelle. Nous avons plusieurs années d’écart. Il a toujours été présent depuis mon plus jeune âge. Cela m’a guidé et m’a permis d’évoluer dans la vie. Même si je n’étais pas devenu footballeur, il aurait eu la même présence pour m’accompagner au mieux.

Nicolas Seube, ton ancien entraîneur en réserve est maintenant celui de l’équipe première. Quelle relation as-tu avec lui ?
Depuis la formation il m’a toujours conseillé. C’est une légende à Caen, quand il parle, on l’écoute. D’ailleurs je ne suis pas surpris qu’il ait pris les rênes de l’équipe première. Et je sais qu’avec lui, seul le terrain compte et ce sera le meilleur qui jouera.