Premier déplacement en terre connue pour Sophie Primas

Le 7 octobre, Sophie Primas, la nouvelle ministre déléguée au commerce extérieur a visité deux sociétés yvelinoises, Bronzavia et Buffet Crampon. C’est donc dans ses terres qu’elle a commencé à rechercher l’excellence à la française afin de la promouvoir à l’international.

Une demi-surprise. Pour son premier déplacement en tant que ministre déléguée au commerce extérieur, Sophie Primas a choisi… les Yvelines. « J’avais bien cette idée en tête, de venir symboliquement dans ce territoire et particulièrement à Mantes-la-Ville » avoue-t-elle en souriant. À la recherche de « l’excellence à la française », l’ex-sénatrice est partie visiter le 7 octobre deux entreprises fabriquant des produits techniques mais dans des secteurs d’activités diamétralement opposés. La première, Bronzavia, située à Sartrouville, est un sous-traitant aéronautique. Tandis que Buffet Crampon, basé à Mantes-la-Ville, conçoit et réalise des clarinettes.

Signe qu’elle est bien chez elle, Sophie Primas en profite pour saluer chaleureusement les élus locaux qu’elle connaît de longue date comme Sami Damergy, le maire SE de Mantes-la-Ville. Puis, Jérôme Perrod, le directeur de l’entreprise mantevilloise, lui sert de guide et présente les atouts de sa société : elle est leader mondial avec 80 % de part de marché et des ventes à l’export à hauteur de 95 %. « C’est le type de société que je souhaite promouvoir à l’international » s’exclame l’ancienne maire d’Aubergenville. Cependant, il n’y pas que les chiffres qui méritent d’être valorisés mais également le savoir-faire. Chaque instrument à vent est assemblé à la main avec beaucoup de minutie. Enfin ils sont tous contrôlés aussi bien par Éric, testeur en chef, que par les musiciens eux-mêmes.

Dans ses terres yvelinoises, la ministre déléguée au commerce extérieur Sophie Primas cherche « la belle histoire à raconter pour pousser la team France ».

Jérôme Perrod livre une anecdote pour l’occasion. Un clarinettiste de l’opéra de San Antonio (Texas, États-Unis) a effectué un aller-retour d’une journée jusqu’à Mantes-la-Ville, juste pour repartir avec sa clarinette. Bien que presque bicentenaire – l’année prochaine précisément – Buffet Crampon fait tout pour conserver son trône de leader. Par exemple, il développe depuis sept ans un modèle pour pénétrer le marché allemand et autrichien car ces deux pays utilisent un système mécanique spécifique.

Toutefois, tout n’est pas rose. La société mantevilloise achète du bois (mopane) venant du Mozambique ou de Tanzanie à un sous-traitant allemand. Sauf qu’un organisme européen, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces sauvages) veille à ce que certaines essences ne soient pas trop débitées. « Nous représentons une infime partie de la consommation mondiale, précise Philippe Leconte, chargé des relations artistiques, et les fournisseurs ont du mal à produire les certificats pour prouver que tout va bien ». Autre difficulté pour Buffet Crampon, les droits de douanes, notamment en Amérique du Sud, « alors qu’ils ne protègent aucune ­économie locale » se plaint Jérôme Perrod.

La principale revendication des dirigeants est d’obtenir un statut d’exception culturelle pour les instruments de musique, Sophie Primas promet donc qu’elle se penchera sur la question : « Il y a une belle histoire à raconter et des produits à valoriser pour pousser la team France. »