Un micro-collège pour reprendre confiance en soi

Pour la rentrée 2025, un nouveau collège privé sous contrat ouvrira à Villennes-sur-Seine. Baptisé les cours Télie, il sera destiné aux élèves souffrant de phobie scolaire ou de trouble « dys ».

Depuis plusieurs mois, le presbytère jouxtant l’église de Villennes-sur-Seine est vide, les deux familles ukrainiennes qui avaient fui la guerre dans leur pays n’y résident plus. Toutefois, la vie résonnera à nouveau à travers les murs lors de la rentrée 2025-2026. Deux Vernoliennes, Magali Banoun et Anne-Sophie Sterckx ont décidé d’ouvrir un micro-collège privé sous contrat, nommé les cours Télie. Seuls les enfants souffrant de phobie scolaire ou de trouble « dys » et diagnostiqués en tant que tels seront acceptés.

L’idée est venue de la première citée, directement concernée par ce sujet. « Il y a 10 ans, ma fille a fait une phobie scolaire en 5ème et la seule solution que j’avais était d’aller sur Paris » se remémore-t-elle. Durant huit ans, l’infirmière de profession enchaîne les allers-retours dans la Capitale et cogite. Que faire pour ces enfants qui souhaitent aller à l’école mais qui n’y arrivent pas ? Elle se renseigne, remarque que des solutions existent pour les primaires avec des pédagogies alternatives comme le Montessori, mais rien à partir du second degré. « Les grosses tendances de la phobie scolaire sont en 6ème et en 2nde, deux charnières avec plein de changements » explique la porteuse du projet.

Après s’être formée pour créer son école, elle écrit aux mairies des alentours et seulement Villennes-sur-Seine répond favorablement. Anne-Sophie Sterckx sera la directrice de l’établissement car il fallait quelqu’un avec cinq ans d’ancienneté auprès d’un jeune public. Celle-ci est également professeur de français en disponibilité et a officié à Notre-Dame-des-Oiseaux à Verneuil-sur-Seine. Par ailleurs, elle dispense quelques cours en psychiatrie à l’hôpital Montsouris (Paris) et à la clinique des Pages (Le Vésinet).

Le dossier des cours Télie a été accepté par le rectorat mais l’enseignante insiste sur un point : « On suivra le programme de l’éducation nationale, c’est une volonté. » Des recrutements sont donc à prévoir dans les matières principales que sont le français, l’anglais, l’histoire-géographie… « On va faire attention aux profils, qu’ils aient naturellement une fibre empathique et attentive » précise Magali Banoun, même si par la suite ils pourront être formés au refus scolaire ­anxieux et sur ses différentes causes.

En théorie, il y aura 4 classes, une par niveau, composée de 8 élèves environ. Le but est de rester dans cette atmosphère chaleureuse et de pouvoir faire du suivi individuel. « Ce sera une pédagogie classique mais on s’adaptera aussi à l’élève suivant ses capacités et ses moyens » renchérit la future directrice. Les deux femmes veulent aussi s’appuyer sur le « faire ». Plusieurs ateliers de réalisation seront au programme comme un potager afin de profiter du petit jardin. « En voyant qu’ils sont capables de créer, les enfants pourront revenir plus facilement dans une spirale positive » conclut Magali Banoun.