« On nous avait prévu la révolution des transports, mais en fait, c’est la punition ». Quelques heures après avoir pesté devant l’allocution présidentielle, la député de la 9ème circonscription des Yvelines, Dieynaba Diop, était de retour aux affaires locales sur le parvis de la gare des Mureaux. Au menu de ce début de journée, une opération tractage orchestrée par le groupe Socialiste Écologiste Radical (SER) pour dire « non » à la nouvelle hausse annoncée du pass Navigo, au 1er janvier 2025.
« Valérie Pécresse s’était engagée à ne pas toucher au prix du pass Navigo lorsqu’elle a été élue en 2015, rappelle la députée du groupe PS, qui est aussi conseillère régionale d’opposition. Force est de constater qu’elle a profité des Jeux Olympiques et d’une conjoncture un peu compliquée pour augmenter le prix du pass Navigo. Au lieu de le faire supporter à l’État et de compenser le dérapage du budget, elle le fait supporter aux usagers, c’est complètement délirant ».
Le tarif unique de 2,50 euros proposé par Île-de-France Mobilités ne convainc pas non plus Dieynaba Diop. « On a l’impression de gagner de l’argent puisqu’elle a fait une espèce de tarif unique, mais en fait, on y perd, alerte-t-elle. Avant, vous pouviez prendre des tickets à l’unité, maintenant il faut tout charger sur des pass qu’il faut payer. Du coup, à l’arrivée ça revient plus cher ».
Mais alors, comment financer le réseau de transports en commun francilien sans augmenter le prix du pass Navigo ? Le groupe SER propose notamment, pour « sauver nos transports du quotidien », de baisser la TVA de 10 à 5,5 % pour les transports, diminuant le coût restant pour l’usager, instaurer une éco-contribution des poids lourds pour « faire participer les pollueurs à l’effort financier », ou encore augmenter la contribution des entreprises qui réalisent des superprofits, via le versement mobilités. « Au lieu de le faire supporter à l’usager, il faut qu’il y ait une meilleure prise en charge de l’État et de la Région, insiste Dieynaba Diop. […] Le choix politique qu’elle fait, c’est d’augmenter le Navigo plutôt que baisser les subventions non obligatoires à des lycées privés, qui ont une enveloppe très confortable ».
Devant la gare des Mureaux, la gronde de la conseillère régionale et de son groupe a trouvé un écho chez les usagers, excédés de devoir, chaque année, mettre un peu plus la main à la poche. Le groupe SER profitera du conseil d‘administration de ce 11 décembre pour présenter des propositions à la présidente de la Région Île-de-France, pour geler les tarifs et renégocier le protocole Beaune/Pécresse, qui prévoit une augmentation systématique du Navigo jusqu’en… 2031.