La matinée de vendredi dernier avait tout d’un épisode de la série Baron noir. Alors que les premiers sons de cloches annonçaient une discussion houleuse entre le Président de la République Emmanuel Macron et François Bayrou, c’est finalement le Béarnais qui a été choisi pour remplacer Michel Barnier à Matignon, suite à de nombreux rebondissements durant lesquels les noms de Sébastien Lecornu et Bernard Cazeneuve ont pu émerger.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce choix a provoqué des réactions épidermiques. Prenons le député de la 8ème circonscription des Yvelines, Benjamin Lucas (Génération.s). Il fut le premier à dégainer : avant même la nomination du fondateur du Modem en tant que Premier Ministre, il déclarait qu’une telle décision représenterait « un crachat au visage des électeurs », sur le plateau de BFM TV. « Soutien d’Emmanuel Macron. Choisi par Emmanuel Macron. Pour continuer la politique d’Emmanuel Macron. La nomination de François Bayrou est une pire forfaiture que celle de Michel Barnier en septembre » a surenchéri sur ses réseaux sociaux celui qui militait pour la nomination d’un Premier Ministre issu du Nouveau Front Populaire, arrivé en tête aux dernières élections législatives.
Si elle lui adresse ses « félicitations républicaines », la député de la 9ème circonscription des Yvelines, Dieynaba Diop (PS), estimait sur le plateau de France Info que « le choix d’Emmanuel Macron est, encore une fois, un déni de démocratie ». Moins vindicatif, le député de la 7ème circonscription Aurélien Rousseau (Place Publique) « espère que F. Bayrou décidera de dialoguer et travailler loyalement avec les forces qui ont constitué le Front républicain », bien qu’il ne comprenne pas « pourquoi il était impensable de nommer un Premier Ministre de gauche… ».
S’il y en a bien un qui fait bloc avec le nouveau locataire de Matignon, c’est bien Karl Olive. « Soutenir Francois Bayrou, c’est faire gagner la France, a-t-il lancé sur ses réseaux sociaux. Nous autres députés de la Nation avons une grande responsabilité pour faire avancer le pays. Les Français l’exigent ».