
Certains étaient là pour s’essayer au dessin, et rencontrer des mangakas. D’autres pour montrer leur plus beau cosplay, ou tout simplement s’installer tranquillement dans un pouf pour lire. Mais c’est surtout l’amour du manga qui a poussé plus de 300 jeunes venus de tout le département à franchir les portes de l’espace culturel Paul Gauguin, mercredi dernier à Chanteloup-les-Vignes, pour la deuxième édition de la Fête du manga des Yvelines.
Après le franc succès de l’édition précédente, qui s’était déroulée à Poissy l’année dernière, l’association Mémoire et BD, à l’initiative de l’événement, avait vu les choses en grand : ateliers de découverte du manga, dédicaces et dessins à la demande par des mangakas chevronnés, sans parler du concert de clôture durant lequel des artistes ont dessiné en direct, sur écran géant, durant la prestation des musiciens. Et ce devant un public captivé. « Une demi-heure avant l’ouverture, il y avait déjà 70 personnes devant la porte » s’enthousiasme Albert Drandov, chargé de mission pour Mémoire et BD.

Au-delà de faire découvrir des œuvres diverses au jeune public, avec notamment une centaine d’ouvrages disponibles en libre lecture, cette Fête du manga a aussi une portée éducative. C’est d’ailleurs le thème de « l’égalité filles-garçons » qui a été choisi comme fil rouge de cette édition 2025. « Nous avons noté une régression des comportements sur cette question, notamment dans les quartiers populaires, observe Albert Drandov. On s’est dit que le meilleur moyen de réactiver un peu cette question, c’était de passer par le manga ».
Chaque participant est ainsi reparti avec un exemplaire du manga Yin Yang Théorie, traitant de cette question essentielle. Bien que ce manga n’ait pas été spécialement créé pour l’événement, il a été sélectionné et financé par Mémoire et BD grâce à des subventions publiques, et distribué gratuitement lors de l’événement.
« Au Japon, le manga traite de tous les sujets de la vie, tous les sujets de la société, souligne Albert Drandov. Le fait que la France soit la deuxième patrie du manga aujourd’hui, après le Japon, nous a fait penser que ça pouvait être un moyen d’approcher les thématiques. Et puis on voit bien que les jeunes, dès qu’ils voient un manga, ils ont la banane ». Si la Fête du Manga se veut avant tout un moment de plaisir et de partage autour d’une passion commune, elle a aussi prouvé que la culture populaire peut être un puissant levier de sensibilisation.