
Il y a un an et demi, Emmanuel Macron lançait le programme Quartiers 2030 à la cité de la Busserine à Marseille. Le but : donner « un nouvel élan » à 10 « quartiers politiques de la ville » situés dans toute la France. « Chacun de nous doit avoir dans son environnement quotidien une part de beauté qui ne doit pas être exclusif à quelques-uns » précise même le président de la République. Une grande consultation internationale d’architecture, d’urbanisme et de paysage a alors eu lieu durant neuf mois pour aboutir le 4 mars à la sélection de 30 équipes d’architectes. Et pour chacun des quartiers, trois d’entre elles se disputeront le Graal. Cependant, celles-ci ne partiront pas d’une page blanche pour les réimaginer. Le lendemain, plusieurs visites étaient donc au programme en Île-de-France, dont Chanteloup-les-Vignes.
La commune dirigée par Catherine Arenou attend de pied ferme que sa cité éducative Simone Veil sorte enfin de terre en 2027. Cet espace de 4 300 m² de surface utile sera notamment composé d’un collège, d’une école primaire et élémentaire ainsi que d’une ludothèque, ce qui ressemble beaucoup au projet du quartier des Templiers à Coulommiers. En effet, deux écoles doivent se regrouper et une offre petite enfance doit s’y greffer pour fonder un nouveau pôle éducatif. « Comment est-ce qu’on fait vivre des établissements scolaires et des espaces d’accueil périscolaire ensemble ? interroge Julien Moulard, directeur général adjoint du Groupement d’intérêt public Europe des projets architecturaux et urbains (GIP EPAU). Et surtout, comment on s’assure que cela soit pérenne dans le temps ? »

Toutefois, la déambulation autour du chantier sert aussi de mise en garde. « Chanteloup peut servir de modèle mais pas d’exemple, car chaque quartier a son histoire et son mode de fonctionnement » prévient la maire, qui rappelle un élément important : la co-construction. « Il a fallu trois mois pour apaiser le dialogue lorsque nous avons évoqué les salles mutualisées » se remémore l’édile. Et surtout, celle-ci doit être permanente puisque ce qui était vrai il y a 10 ans – date du lancement des travaux – ne l’est plus forcément. Ou alors, d’autres sujets viennent s’ajouter comme « la santé mentale ou l’inclusion du numérique » énumère Catherine Arenou. Par ailleurs, elle insiste également sur le profil des professeurs et des directeurs : « Ils doivent vouloir faire partie du label Cités Éducatives. » Dernière étape de la visite, la cité Champeau. Prémices de la cité Simone Veil, elle sert actuellement de vitrine pour le futur. À l’intérieur, les architectes ont pu constater comment rendre une salle de 75 m² modulable pour des activités scolaires ou périscolaires. Mobilier flexible, rideaux pour scinder les espaces, « même si finalement ils sont toujours ouverts » s’amuse Gregory Badoche, directeur de l’enfance et de l’éducation au sein de la Mairie. Rendez-vous donc dans plusieurs années pour assister à la transformation du quartier Templiers et ses inspirations chantelouvaises.