Des peines de prison ferme pour les 5 détenus qui avaient passé à tabac un autre prisonnier

Cinq mis en cause ont été condamnés par le tribunal judiciaire de Versailles pour avoir lynché et laissé pour mort un autre détenu dans l’enceinte de la maison d’arrêt.

Le mardi 25 mars, cinq détenus de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy ont comparu devant le tribunal judiciaire de Versailles pour avoir commis des violences extrêmes sur un autre détenu, dans la cour de promenade de l’établissement pénitentiaire. « L’audience a mis en avant deux points majeurs. Le premier est que la victime, un autre prisonnier, a bien failli mourir dans une des cours de promenade. L’autre est que la surveillante a bien fait preuve d’une réelle négligence dans sa mission. À tel point que des poursuites devraient être engagées contre elle », précise un article de 78actu.

Durant le procès, les images de la scène de violence, capturées par les caméras de vidéosurveillance, ont été diffusées. Sur celles-ci, on aperçoit un détenu se faire lyncher sous un préau. « Puis, bien plus tard, se faire frapper à terre. Coups de pied, coups de poing… le lynchage du 8 décembre a été plus que violent. Un de ses agresseurs lui a même sauté sur la tête. Aucun gardien n’est intervenu. Bilan des opérations : 21 jours d’incapacité de travail et, au départ, une suspicion de commotion cérébrale », poursuit l’article de nos confrères.

Lors du procès, la gardienne a été pointée du doigt pour sa « défaillance ». « Elle dit qu’elle était concentrée sur une autre cour de promenade. Et que la poubelle la gênait pour bien voir tout comme son chauffage d’appoint. Sans oublier son fauteuil de mauvaise qualité qui l’empêche de se tourner. Et elle dit qu’elle n’a pas vu ­d’attroupement », retranscrit 78actu.

Des propos étonnants pour l’assemblée car les images des caméras montrent un réel tumulte. Un des prévenus va même déclarer « qu’elle faisait la sieste pendant son service ». L’enquête le confirmera ou non. Les cinq prévenus, âgés de 20 à 26 ans, ont plus ou moins reconnu les faits et confessé des regrets.

Aux questions posées par la juge : « Mais pourquoi un tel déchaînement de violences ? Pourquoi se mettre à cinq sur un individu au sol ? », un premier expliquera que la victime « a menacé nos mères et nos sœurs. Il a dit qu’il avait pactisé avec le diable. Il a blasphémé. Il faisait des incantations en promenade », relate l’article.

« Je sais la différence entre le bien et le mal. Nous ne sommes pas des animaux, à nous en prendre à quelqu’un sans raison. C’est lui qui nous a menacés, qui voulait tout ça. Ce n’est pas arrivé par magie. Oui, je confirme. La guérite s’est endormie. Il l’a vu. C’est pour ça qu’il nous cherchait. Dans cette histoire, tout le monde à des torts : nous, lui et la prison », a raconté un autre mis en cause. Les déclarations des deux autres mis en cause sont du même acabit.

Pour sa défense, la victime s’est justifiée, se disant « outré et dégoûté ». Remis en liberté depuis cette agression, il a confessé souffrir de la jambe et de la tête. « C’est faux ces histoires de sorcellerie. Et puis, pour rigoler on peut dire à quelqu’un : tiens, je vais te jeter un sort. Mais ce qui est vraiment inadmissible, c’est de perdre ses chaussures dans la cour de la promenade », a-t-il déclaré, faisant allusion au fait que ses bourreaux lui ont volé ses baskets pour les lancer au-dessus du mur.

Le parquet, qui a qualifié cette agression de « massacre en bonne et due forme, un passage à tabac gratuit » et qui estime que la victime est « un miraculé », a réclamé un total de 17 années de prison, réparties selon le profil de chacun des 5 mis en cause.

« Le tribunal a prononcé des peines de 24, 30 mois et 4 ans de détention pour trois d’entre eux. Le tout avec un ordre de maintien en détention », concluent nos confrères.