
C’est autour d’un barbecue, le week-end dernier, que les membres de l’association de l’Étang de la Galiotte se sont réunis pour leur première assemblée générale depuis un an. À l’ordre du jour de cette réunion, qui rassemblait les propriétaires des fameux chalets flottants qui bordent le plan d’eau, un sujet des plus importants : l’avenir de ces pittoresques bungalows, que le Département des Yvelines – qui est propriétaire du terrain – souhaite démanteler dans le cadre de son projet de renaturation des berges de l’étang.
La date du 31 décembre 2025 avait été communiquée aux occupants comme dernier délai pour démolir les chalets flottants, le Département jugeant que ces « constructions sauvages » mettaient en péril la biodiversité et l’accessibilité du site (voir notre édition du 28 février 2024). « On remarque surtout que cela abîme et fragilise la berge, déclarait le Département. On a observé que la berge se détériorait, que les gens faisaient des aménagements non autorisés. On veut reprendre la maîtrise de cet étang, d’abord dans une optique de sécurité, puis de renaturation des berges ».
Toutefois, les discussions, longtemps rompues entre les différentes parties, ont récemment repris : selon l’association, l’instance départementale serait prête à prendre à ses frais la destruction des cabanes, et même à conserver celles qui se trouvent en bon état. À condition que les propriétaires quittent les lieux plus tôt que prévu, à savoir dès cet été.
« La bonne nouvelle, c’est que la double peine qui était infligée aux occupants, de quitter les lieux et de détruire les chalets à leur frais, n’est plus d’actualité, souligne Emmanuel Soyer, président de l’association de l’étang de la Galiotte. C’est positif, car certains n’en avaient pas les moyens. Ils nous proposent qu’on laisse les chalets, et qu’ils se chargent de détruire ceux qui ne sont pas en état d’être conservés. On a réussi à leur faire comprendre que les chalets font partie du patrimoine ».
Toutefois, une interrogation subsiste quant à l’entretien futur des cabanes conservées, une fois ses occupants partis. « C’est un habitat très fragile qui nécessite une attention constante pour éviter les problèmes de flottaison, prévient Emmanuel Soyer. Je ne passe pas un mois sans réparer quelque chose ».
Si certains chalets pourraient donc résister au projet du Département, la communauté qui s’est créée autour d’eux, elle, ne survivra pas. « L’association existe pour gérer l’occupation des chalets sur le site, donc elle disparaît d’office, regrette le président de l’association. Ils ne veulent plus de présence humaine dans le parc, donc ce groupe de gens très soudés va être dispersé ». Parmi ses membres, on espère toutefois que la date de départ, récemment fixée au 30 juin 2025, pourra être repoussée à la fin de l’été. Histoire de profiter, une dernière fois, des beaux jours au bord de l’eau.