Face aux menaces sur l’emploi, les élus viennent rassurer les syndicats

Le syndicat Force Ouvrière Métaux a organisé une manifestation le 15 mai sur le site pisciacais de Stellantis afin d’alerter les élus sur la suppression possible de plusieurs milliers de postes sur le territoire. Le président du Département Pierre Bédier, le député Karl Olive et la maire de Poissy Sandrine Berno dos Santos s’y sont déplacés.

Karl Olive

Le site pour la mobilisation du 15 mai n’a pas été choisi par hasard : l’usine Stellantis de Poissy. En effet, depuis plusieurs mois, les syndicats du constructeur automobile alertent sur une éventuelle fermeture de leur site, la faute à un plan de production ne dépassant pas 2028 ainsi qu’une communication des équipes dirigeantes laissant encore planer le doute. De plus, des rumeurs font état de l’arrivée du futur stade du Paris-Saint-Germain même si d’autres lieux tiennent la corde comme Massy (Essonne). « Il fallait alerter tout le monde, les décideurs, les politiques et les sensibiliser » martèle Brahim Ait Athmane, secrétaire syndicat FO Métaux du Val de seine, instance syndicale à l’origine de cette manifestation. Car selon eux, ce sont près de 16 000 emplois qui seraient ­menacés au niveau de la Vallée de Seine.

En dehors de Stellantis, trois autres sociétés n’ont pas le moral au beau fixe. Il s’agit de Selmer, Safran et Envea. « Chacun a des problèmes qui lui sont propres » explique le syndicaliste. Pour le fabricant d’instruments à vent et à bec, le carnet de commande commence à se désépaissir tandis que leurs outils de production deviennent obsolètes. Un écueil qu’est aussi en train de rencontrer l’entreprise aéronautique, « les cinq équipes sont au maximum de leur potentiel et il va falloir qu’il s’agrandisse ». Enfin, la société pisciacaise est victime de son actionnaire majoritaire. « C’est un fonds de pension américain qui demande une rentabilité à deux chiffres. Là, ils sont en train de faire partir tous les emplois en Angleterre et la France va être vidée de la matière grise » ­s’exaspère Brahim Ait Athmane.

4 000 postes ont donc une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, « et comme un emploi direct en représente trois autres indirects », voici comment le syndicat arrive au nombre de 16 000. Face à cette menace, plusieurs élus yvelinois ont répondu à l’appel lancé par Force Ouvrière et sont même allés au contact des manifestants. Il s’agit du président du Département Pierre Bédier, le député de la 12ème circonscription Karl Olive et de la maire de Poissy Sandrine Berno dos Santos.

L’ex-édile de la cité Saint-Louis a rappelé les nombreuses actions mises en place il y a quelques années afin de préserver l’emploi lorsque Stellantis a cédé certains actifs fonciers : « En 2015, la Ville a acquis le Forum Armand Peugeot. Nous avons également facilité la vente du centre Maurice Clerc, devenu aujourd’hui un quartier dynamique de Poissy, et investi dans l’achat de quatre hectares en face du Technoparc pour développer une ­nouvelle zone d’activité économique. »

Du côté de Pierre Bédier, la carte « préempter » est prête à être dégainée sur des parcelles du site de Poissy. « Il faut quelque chose qui ait du sens, qui crée de la richesse et du travail. En dehors de la logistique, on peut tout s’imaginer, même un stade » a déclaré l’homme fort des Yvelines au ­Parisien.

« L’action d’hier n’était qu’un début » prévient Brahim Ait Athmane. Celui-ci indique que son syndicat a déjà pris rendez-vous avec le maire de Mantes-la-Ville Sami Damergy ainsi qu’avec la sous-préfète en charge de l’économie Charlotte Duc-­Bragues afin de trouver des solutions.