RER E : un viaduc mantais pour plus de ponctualité

Les responsables de l'extension à l'Ouest du RER E ont présenté une nouvelle version des aménagements en gare de Mantes-la-Jolie, où les travaux ont déjà commencé il y a un an.

Le prolongement du RER E à l’Ouest (ex-projet Eole, Ndlr) doit remplacer la ligne J à partir de 2024 et non 2022, après l’annonce l’été dernier d’un retard à prévoir de deux ans. S’il ne réduira pas les temps de trajet, il doit permettre des trains tous les quarts d’heure entre Mantes-la-Jolie et Paris en heures creuses et six trains par heure en heure de pointe, aux mêmes horaires que ceux des autres RER.

Le futur RER E prévoit également une desserte omnibus régulière des gares d’Epône-Mézières, Aubergenvillle-Elisabethville, Les Mureaux, Les clairières de Verneuil, Vernouillet-Verneuil, Villennes-sur-Seine et Poissy. La nouvelle ligne sera accompagnée de nouveaux trains, dont l’achat a été validé par le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) la semaine dernière.

Lors d’une réunion publique organisée la semaine dernière par SNCF réseau (ex-RFF) à Mantes-la-Jolie afin de présenter la dernière version de ce projet à 3,8 milliards d’euros, ses responsables ont présenté des changements destinés à en améliorer la ponctualité. Le plus notable est la construction d’un viaduc urbain sur les emprises existantes de l’entreprise afin d’éviter tout croisement de trains, responsable selon eux de nombreux retards au moindre incident.

« On a pu tracer un viaduc qui part des voies de Caen pour passer au-dessus des installations ferroviaires et permet de supprimer totalement nos fameux cisaillements, a expliqué à la cinquantaine de présents Xavier Gruz, chef du projet Eole. On a séparé les différents flux qui partent et arrivent de la gare de Mantes pour rendre étanches les différents types de circulations, de manière à ce qu’en cas d’incident, on n’ait pas de répercussions sur les différentes voies. »

Situé à l’Ouest de la gare, dans la zone des piquettes, le viaduc doit par ailleurs permettre d’éloigner une partie du trafic ferroviaire des habitations. « On arrivait à définir des horaires, mais si on introduisait des perturbations, on avait beaucoup de difficultés à revenir à un trafic normal avec des trains respectant les horaires prévus, a-t-il détaillé de la version initialement prévue. Il était nécessaire de trouver une autre logique d’organisation. »

Cette année, la SNCF prévoit la fin de la construction du nouveau bâtiment voyageur côté Mantes-la-Ville. A Poissy sera lancé, entre autres, un chantier pour l’extension de la plateforme côté Mantes. Des travaux similaires seront menés en gare d’Aubergenville, tout comme des travaux préparatoires en entrée de la gare d’Epône. « Les travaux se passent globalement bien, même si un chantier reste un chantier », assure Xavier Gruz.

Quant aux nouveaux délais, il assure qu’ils seront tenus, représentant une obligation contractuelle. « Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure mais ce type de chantiers n’est jamais à l’heure », craint de son côté Pierre-Yves Dumoulin (LR), vice-président délégué aux déplacements à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO)

Il rappelle par ailleurs que le Département des Hauts-de-Seine a remis en cause son financement de 150 millions d’euros (voir en page 3). « Ça représente moins de 5% du montant total, sur cette base-là, on a une couverture de travaux assez longue, on n’est pas inquiets », rassure le chef de projet de l’extension du RER E, discutée depuis le début des années 1990.