Ecole privée musulmane : une classe sous contrat avec l’Education nationale

C'est une première en France métropolitaine. Après cinq ans d'existence, le groupe scolaire Eva de Vitray a obtenu confirmation qu'une classe de CP serait sous contrat à la prochaine rentrée.

Jeudi dernier, le directeur et le responsable pédagogique du groupe scolaire privé bilingue confessionnel musulman Eva de Vitray, sourire aux lèvres, ne cachaient pas leur satisfaction en évoquant le courrier reçu il y a peu du rectorat de Versailles. A la prochaine rentrée, une des cinq classes de la partie élémentaire de ce groupe scolaire du quartier du Val Fourré (qui compte également deux classes de collège, Ndlr) sera sous contrat avec l’Education nationale.

C’est la première fois en France métropolitaine qu’une classe d’une école élémentaire confessionnelle musulmane passe sous contrat avec le ministère. A partir de septembre, le professeur de cette classe de CP sera désormais recruté, rémunéré, formé et sous la responsabilité du système public d’éducation, comme dans toutes les écoles privées qui choisissent de contractualiser leurs enseignements. Le courrier de confirmation maintenant reçu, la signature du contrat proprement dite doit intervenir prochainement.

Une inspection inopinée de grande ampleur, avec pas moins de quatre inspecteurs, a notamment été menée dans le groupe scolaire en novembre dernier.

« La contractualisation était une évidence pour nous, l’école Eva de Vitray ne s’est pas construite contre l’Education nationale, elle vient en complément, explique le responsable pédagogique, Youssef Aallam, de cet objectif fixé dès la création du groupe scolaire il y a cinq ans (durée minimale indispensable avant de pouvoir demander une contractualisation, Ndlr). Pour nous, une école n’a pas de sens si elle n’est pas reconnue par l’Etat, […] il est important qu’il ait un droit de regard. »

Eux-mêmes sont soit issus soit toujours enseignants de l’Education nationale. Une inspection inopinée de grande ampleur, avec pas moins de quatre inspecteurs, a notamment été menée dans le groupe scolaire en novembre dernier. « Comme on a toujours été dans la transparence et […] travaillé avec le rectorat et l’inspection académique, ça s’est fait naturellement », poursuit son directeur pédagogique. Il assure ainsi que l’école a, dès ses débuts, appliqué strictement la lettre comme l’esprit des programmes de l’Education nationale.

Ils comptent d’ailleurs fermement obtenir chaque année la contractualisation de nouvelles classes. « Pour nous, ça va assurer la viabilité de l’école sur le long terme, car aujourd’hui, les parents paient 60 % (environ 2 400 euros par an, Ndlr) et on complète avec les mécènes et les dons, se félicite Youssef Aallam. Avec une école entièrement sous contrat, nous n’aurons plus besoin d’aller chercher à compléter et les parents paieront moins cher. »