Agression à la gare, elles déplorent l’inaction des médiateurs

L'une est simple témoin, l'autre est la mère de la victime, agressée devant la gare. Toutes deux dénoncent la passivité des médiateurs associatifs sous contrat avec la SNCF.

Elles sont encore furieuses contre les médiateurs de l’association Promévil, chargée par la SNCF de réduire incivilité et insécurité sur la ligne J. La mère d’une jeune fille de 15 ans, victime d’une violente agression à la gare SNCF de Mantes-la-Jolie, et une témoin de la scène qui s’est déroulée ce matin du 16 novembre, ont appelé La Gazette pour exprimer leur colère contre des médiateurs dont elles estiment qu’ils n’auraient pas dû rester passifs.

Mise à jour, 13 décembre 2017 : le chef d’équipe des médiateurs, présent ce matin-là, a souhaité apporter son témoignage face aux accusations.

Ce jeudi-là, une adolescente habitant le quartier du Val Fourré se rend aux Mureaux pour aller au lycée. Mais, en descendant du bus pour prendre le train, elle se fait harceler par deux hommes bien plus âgés. Elle refuse sèchement leurs avances, mais l’un d’eux, âgé de 29 ans, lui assène alors une balayette, la faisant lourdement chuter au sol et brisant son téléphone portable qui lui échappe des mains.

L’agresseur sera rattrapé quelques heures plus tard sur la dalle commerciale du Val Fourré, et est aujourd’hui incarcéré à la prison de Bois-d’Arcy (déjà connu des services de police, il était sorti de prison récemment, Ndlr). Si les deux femmes qui ont contacté La Gazette louent le travail efficace des policiers, il n’en est pas de même de celui des médiateurs de la gare, présents en journée avec leurs manteaux bleus.

« Il lui a fait une balayette et son téléphone a volé !, se souvient Binta Dabo, qui s’en allait prendre le même train que l’adolescente. Pendant ce temps-là, des personnes de la médiation étaient là, qui rigolaient ! Ils disaient à la petite  »calcule pas, fais pas attention », ils se moquaient d’elle en fait. J’ai vu qu’ils disaient à la petite fille de partir, elle était en train de pleurer, elle était choquée, je l’ai prise avec moi. » Par ailleurs, elle s’inscrit en faux face au responsable SNCF venu les voir ensuite pour affirmer qu’il avait été demandé à la jeune victime si elle souhaitait de l’aide ou appeler la police.

La mère de l’adolescente, Assma, n’en revient toujours pas non plus. Elle ne s’est d’ailleurs pas privée d’enguirlander sévèrement les médiateurs après avoir entendu les récits de sa fille et de la bonne samaritaine qui l’a aidée. Quant à leur inaction, dont elle s’est étonnée auprès des policiers recueillant sa plainte envers l’agresseur, celle-ci serait connue : « Ils m’ont dit  »Madame, ces gens ne servent à rien du tout » ».

Ce n’est pas la première fois que les médiateurs de la ligne J s’attirent les foudres d’une victime d’agression. En mai dernier, Le Parisien rapportait ainsi le témoignage d’une jeune femme de 21 ans, qui les accusait d’avoir fermé les yeux sur son agression sexuelle, se contentant des excuses de l’agresseur, avant d’aller jusqu’à « s’interposer entre le suspect et les policiers ».

Contactée pour un commentaire, la SNCF renvoie à l’association Promévil (que nous n’avons pu solliciter compte tenu des délais de publication de cet article, Ndlr). Selon nos informations, l’association souhaiterait déposer une main courante ou une plainte suite à l’engueulade mémorable apparemment prodiguée par la mère de la victime.