Quand la Seine déborde, la vallée finit sous l’eau

Contrairement à Paris, la vallée de Seine yvelinoise connaît une crue nettement supérieure à celle de 2016. Repoussé à plusieurs reprises, le pic de cet épisode de crue est attendu pour mercredi 31 janvier. De nombreuses communes connaissent en ce moment même des inondations importantes, et ont dû déclencher des évacuations. Les habitants concernés par la crue ne sont épargnés ni par l’eau, ni par les coupures d’électricité et de gaz.

MERICOURT

A Méricourt, en aval de Mantes-la-Jolie, la crue a rapidement engendré l’ouverture du barrage en Seine, à l’instar des autres ouvrages du fleuve. Mais la mise en place du dispositif communal de préparation à la crue a été singulièrement compliquée par la survenue, mardi 23 janvier, d’un effondrement de passerelle. « Nous avons frôlé la catastrophe ! », a commenté sur Facebook le maire Philippe Geslan (SE).

LIMAY

Ce lundi 29 janvier à 8 h, le niveau de la crue était situé « à 6,64 mètres contre 6,54 mètres la veille », indique la Ville sur son site. Elle fait également savoir que « le gaz a dû être coupé au niveau des habitations du quai aux Vins », à l’entrée de la ville. « Pour le moment, aucun foyer ne souffre de coupure d’énergie », poursuit-elle toutefois.

MANTES-LA-JOLIE

Dès jeudi, la municipalité mantaise a dû bloquer les accès au chemin piétonnier des berges de Seine (photo). Il est aujourd’hui totalement submergé par l’eau, qui envahissait également ce lundi, certains parkings souterrains des nouvelles résidences des bords de Seine. Sur les îles, des équipements publics et privés ont été fermés en fin de semaine dernière, tandis que le Hall 5 du Parc expo, sur l’île l’Aumône, était inondé ce lundi.

EPONE-MEZIERES

Distinguer la Seine des champs n’est pas évident pour les automobilistes qui empruntent l’A13 entre Epône et Guerville, de manière plus importante encore qu’en 2016. L’eau est montée par capillarité et une grande partie des champs sont encore de vastes étendues d’eau. Les agriculteurs espéraient la semaine dernière que les « cultures ne seront pas noyées trop longtemps ».

JUZIERS

Les îles de Juziers, Mézy-sur-Seine et Meulan-en-Yvelines ont été inondées dès vendredi 26 janvier. Ce matin-là, la quasi-totalité des résidents de deux copropriétés représentant près de 500 logements avaient ainsi quitté les lieux alors que l’eau léchait le pied des maisons et chalets. L’électricité a été coupée aussi vendredi, sauf dans la partie centrale de l’île de Juziers.

LES MUREAUX

De part et d’autres du pont de Meulan, plusieurs rues ont été inondées et donc fermées à la circulation. C’est également le cas du parc de l’Oseraie. Dimanche 28 janvier, la municipalité indiquait que « des premières coupures d’électricité et évacuations ont déjà été opérées et d’autres sont à venir ». La base de loisirs de Verneuil-sur-Seine et toutes ses voies d’accès ont également été inondées.

MEULAN-EN-YVELINES

Samedi 27 janvier, la direction de l’hôpital de Meulan-Les-Mureaux a terminé l’évacuation des 86 patients du site Henri IV, situé sur l’île du Fort. Les patients ont été transférés vers d’autres hôpitaux ou sont rentrés chez eux. Son directeur, Frédéric Mazurier, a indiqué au Parisien craindre surtout que les accès routiers, par le pont de Meulan, ne soient limités ou coupés. Sur la rive droite, la municipalité a réquisitionné le gymnase des Annonciades pour héberger les habitants évacués.

Notre carte expliquée

La carte ci-contre répertorie les villes et villages de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSEO) touchés par des inondations liées aux cours d’eau lors de cet épisode exceptionnel de janvier 2018.En orange, les communes ayant soit passé des arrêtés, soit fermé des voies de circulation, soit mis en place des mesures préventives, soit dont les voiries, espaces publics ou parkings sont touchés par la montée des eaux. En rouge figurent uniquement les communes dont La Gazette a pu obtenir confirmation que des habitations étaient directement touchées par la crue. Sur le web figure également une carte interactive, comprenant photographies et articles présentant la situation dans les communes impactées. Les images ont été prises par les journalistes ou riverains que nous remercions. La consultation de cette carte est possible sur notre site internet : lagazette-yvelines.fr

VERNOUILLET

Durant le week-end et ce lundi encore, « les remontées capillaires s’accentuent » sur le secteur de la zone d’activités de la Grosse pierre, témoigne Jean-Pierre Grenier, riverain vernolitain et président de l’association Bien vivre à Vernouillet. « Pour l’instant, l’eau est encore entre 30 et 50 cm par rapport au parking du Carrefour market », décrit-il. Et de poursuivre : « Bien que le niveau d’eau dans les champs a encore augmenté, ces derniers remplissent toujours leur rôle de zone d’extension de la crue pour le bas de Vernouillet. »

MEDAN

Sur les berges, rue de la Seine et le quai de Seine entre autres, l’eau rendait l’accès aux habitations difficile. Patrick, habitant le quartier depuis « 26 ans », ne cachait pas son agacement dans la matinée du 26 janvier et témoignait avoir « un mètre d’eau au rez-de-chaussée » Par craintes des pannes d’électricité, la municipalité à mis à disposition l’hôtel de ville pour ceux qui souhaiteraient travailler. Le 25 janvier, la montée des eaux avait engendré l’évacuation d’une personne isolée.

VILLENNES-SUR-SEINE

Plusieurs centaines d’habitations sont touchées et leurs habitants ont été évacués. Un numéro vert a été mis en place : 01 39 08 25 49.
Il est possible d’être hébergé à Poissy, au gymnase Caglione ou bien au complexe sportif de Villennes-sur-Seine. Des chambres seront disponibles au Novotel d’Orgeval à partir de ce mercredi et à partir du vendredi 3 février pour le Campanile villennois. A Morainvilliers, les Petits frères des pauvres ont mis à disposition les 26 chambres de leur centre d’accueil. Il est également possible pour « les Villennois volontaires » d’ accueillir les sinistrés.

TRIEL-SUR-SEINE

La rive gauche a été fermée ce lundi 29 janvier à la circulation piétonne et automobile. « Les services municipaux ne sont plus en mesure d’intervenir sur ce secteur. Une barque a été mise sur place à disposition des pompiers par la Ville pour une intervention éventuelle » détaille la mairie sur son site. Sur la rive droite, une partie du quai Auguste Roy a été fermée à la circulation ce lundi et la municipalité recommande aux parents d’élèves des écoles Notre-Dame et Jules Verne de « privilégier le covoiturage et les circulations piétonnes ».

CONFLANS-SAINTE-HONORINE / ANDRESY

A la confluence de la Seine et de l’Oise, la situation est critique, le niveau de la crue ayant dépassé celui de 2016. Quelques péniches ont été évacuées et le pont de Fin d’Oise en direction d’Andrésy a été fermé à la circulation. La municipalité déplore également le vol de passerelles, indispensables aux bateliers pour accéder à leurs bateaux. A Andrésy, ce lundi matin, les premiers rez-de-chaussée commençaient à être inondés et l’électricité a été coupée sur l’avenue du Général de Gaulle, au quai de l’Oise et rue Louis Desavis.

CARRIERES-SOUS-POISSY

Selon la municipalité, le pic de crue était attendu ce lundi ou ce mardi à Carrières-sous-Poissy, où plusieurs rues et voies ont été fermées à la circulation. Lundi 29 janvier, l’ensemble des services publics restaient ouvert mais le réseau de bus connaissait une « très forte perturbation » avec des risques de retard sur l’ensemble du réseau.

POISSY

L’eau est fortement montée à Poissy, notamment sur l’île des Migneaux où les îliens sont habitués aux crues. Dès le début de la semaine dernière, l’eau y a largement gagné les routes et de nombreux jardins. Côté terre, dimanche 28 janvier, la crue a forcé la fermeture notamment de la RD190 sous le pont SNCF, occasionnant d’importantes difficultés de circulations ce lundi. La municipalité pisciacaise était sur le pont dès la première alerte et a rapidement ouvert un centre d’hébergement d’urgence.