Alexandrine Borgeaud, nouvelle directrice du SPIP

Le 19 juin avait lieu la cérémonie d’installation d’Alexandrine Borgeaud en qualité de directrice fonctionnelle du service pénitentiaire d’insertion et de probation des Yvelines. Celle-ci souhaite développer les partenariats afin de favoriser la réinsertion des prisonniers.

SPIP 78

C’est une forme de consécration. Alexandrine Borgeaud est présente au sein du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) depuis sa création par décret en 1999. « On nous appelait même les bébés du décret » se remémore la nouvelle directrice fonctionnelle du SPIP des Yvelines. Dans un cadre général, celui-ci doit informer le juge du bon déroulement de la peine d’un prisonnier en fournissant divers justificatifs. Toutefois, un versant éducatif existe également afin de prévenir la récidive : « Est-ce qu’ils comprennent ce que l’État leur reproche ? Pour arriver à cela, des groupes de paroles sont mis en place. »

La récidive est évidemment une question épineuse, surtout dans un département qui compte des établissements pénitentiaires comme celui de Bois d’Arcy dont le taux d’occupation de de 155 %. « L’arsenal législatif est dense, comme les TIG ou le bracelet électronique, mais nous devons être inventifs et nouer de nouveaux partenariats » assure Alexandrine Borgeaud. Actuellement, des discussions ont été établies avec la CAF afin d’aider les personnes sortant de prison. « Cela nous permettra d’intervenir sur des besoins spécifiques comme l’éligibilité au RSA ou l’Allocation Adulte Handicapé » explique-t-elle. Toutefois, la problématique de la récidive peut trouver des explications ailleurs. La nouvelle directrice fonctionnelle du SPIP 78 fait notamment le lien avec la fermeture de lits en hôpital psychiatrique et les multiples séjours en prison de ­certains condamnés.

« Il y a également les petites peines qui encombrent et qui font preuve d’une efficience moindre qu’une peine de probation pouvant être ajustée à la personne. » ajoute Alexandrine Borgeaud. Le principal est également de stabiliser leur comportement, notamment par le respect des soins – souvent conditionné avec les peines de sursis – pour qu’en cas de nouveau comportement délictueux, celui-ci soit moins grave. La gestion de l’estime de soi est aussi à prendre en compte. « Souvent, leurs parcours de vie [aux prisonniers] ont été sinueux, constate la fonctionnaire d’État, ce qui entache leurs motivations pour changer. Il faut les aider à mettre en place les changements qu’ils désirent mettre en œuvre. »

C’est pour cela que des projets comme Envol(s) – deux statues ont été élaborées entre les détenus de la maison centrale de Poissy et des élèves du lycée Le Corbusier de Poissy afin d’orner le parc du futur éco-quartier Rouget de l’Isle – sont parfois montés : « Cela permet d’ouvrir leur imagination et de les décloisonner. »

Enfin, un gros volet sur les violences intra-familiales est en cours d’élaboration, en commençant par le déploiement d’une formation dédiée à destination du personnel du SPIP 78. « Dans l’ancien SPIP où je travaillais, un programme de réalité virtuelle était utilisé pour les prisonniers, je suis en train de voir comment l’intégrer dans les Yvelines » conclut Alexandrine ­Borgeaud.