Jean-Marie Petitclerc : prêtre, éducateur, sociologue…

Un parcours de vie fourni a mené Jean-Marie Petitclerc à agir « au service des autres. »

Né en Normandie, Jean-Marie Petitclerc est issu d’une famille de médecins : « Ils devaient être une vingtaine dans ma famille proche. » Une éducation qui peut expliquer aujourd’hui « la coloration » de son engagement.

Ses facilités à l’école le mènent à intégrer l’école Polytechnique. Intéressé par la politique et « les thèses de Michel Rocard sur l’autogestion », il pense un temps à préparer l’Ecole nationale d’administration (ENA). Pendant ses études, il devient chef scout dans le quartier parisien de Saint-Médard, « très populaire à l’époque. » Cette « belle rencontre avec ces jeunes » et un grave accident de sport, qui l’immobilisera pendant 18 mois, lui feront prendre conscience de sa vocation d’éducateur.

Il s’installe à Chanteloup-les-Vignes, en 1979, « pour faire une étude sociologique. » Son constat est alors implacable : « Les 4000 gamins dont la moyenne d’âge est de 7 ans, qu’est-ce qu’ils vont devenir dans 11 ans, lorsqu’ils en auront 18 ? » Jean-Marie Petitclerc voit juste. En 1990, la ville deviendra le théâtre d’une émeute urbaine.

Comme d’autres grands ensembles, la cité de la Noé se transforme en « placard de chômeur ». Le Normand passe du constat aux actes. Il fonde « le club de prévention Oxygène, avec Patrick Debeugny », avant de retourner dans sa région natale en 1983 pour prendre « la direction d’un foyer d’adolescents en difficulté. » Pierre Cardo, devenu maire de Chanteloup-les-Vignes, fera appel à Jean-Marie Petitclerc au printemps 91, afin qu’il l’aide à apporter « d’autres réponses que l’affrontement avec la police. » S’en suivra la création de l’association de médiateurs, Les messagers.

En 2007, il accepte un poste de chargé de missions auprès de Christine Boutin, ministre du logement et de la ville. « J’ai beaucoup hésité, parce que c’était un gouvernement Sarkozy. Certains de mes amis ne comprenaient pas mon choix. Mais la situation était trop grave. » Aujourd’hui, son association Valdocco, « destinée à rejoindre le jeune dans ses trois champs de vie : la famille, l’école et la cité », fait intervenir des éducateurs de rue à Argenteuil, Lyon et Vaulx-en-Velin.