Agriculture : un bilan très mitigé

La saison avait bien démarré, mais la grêle du mois de juin a fait de gros dégâts dans les exploitations touchées, tandis que le temps très pluvieux du mois d’août a provoqué une importante baisse de la qualité des céréales.

Avec le printemps précoce, la récolte était plutôt bien engagée en 2014. Les deux jours de grêle au début du mois de juin ont cependant ruiné les espoirs des exploitants touchés. Et le mois d’août très humide a engendré une spectaculaire baisse de la qualité des céréales, très majoritaires dans les Yvelines.

L’AGRICULTURE YVELINOISE EN CHIFFRES

Le temps de la récolte venu, les céréaliers yvelinois travaillent jour et nuit.
Le temps de la récolte venu, les céréaliers yvelinois travaillent jour et nuit.

Les surfaces agricoles représentent 39 % du territoire du département, avec 89 000 ha exploités. Le nombre d’exploitations est passé de 3100 en 1970, à 952 en 2010. En parallèle, les entreprises sont devenues beaucoup plus grandes, avec 94 ha de surface moyenne en 2010, soit un triplement depuis 1970.

Les cultures céréalières et oléagineuses se taillent la part du lion dans les Yvelines, avec plus de 80 % de la surface agricole et du nombre d’exploitations. L’agriculture emploie environ 2 000 personnes dans le département, dont plus de la moitié sont chefs d’exploitation, ou des membres de leur famille.

Les maraîchers qui n’ont pas été touchés par la grêle ont réalisé de bonnes récoltes cette saison, en particulier grâce à l’hiver tardif, mais les tarifs sont plutôt en baisse. Les exploitations dont les serres ont été touchées par les grêlons, elles, sont souvent en difficulté, car ces équipements seraient trop chers à assurer.

Côté céréales, c’est d’abord la pluie du mois d’août qui a douché les espoirs, alors que les tarifs mondiaux sont eux aussi à la baisse. « En volume, toutes les productions sont bonnes quand elles n’ont pas été touchées par la grêle. Le problème est vraiment sur la qualité et le tarif du blé », résume Christophe Dion, chef du service technique de la chambre d’agriculture d’Île-de-France.

En conséquence, à l’échelle du département, le secteur agricole ne fera pas de bénéfices cette année, ajoute le chef du service technique : « C’est une année blanche, alors que le potentiel des cultures était très bon. »

Enfin, le secteur arboricole semble actuellement en danger. La grêle a certes réduit à néant nombre d’exploitations de pommes et de poires, mais c’est l’embargo russe sur ces produits qui a fait le plus de mal, avec des prix « catastrophiques ». Les agriculteurs yvelinois n’ont donc plus qu’à espérer une année 2015 plus favorable.

La colère des chambres d’agriculture

Les chambres d’agriculture, comme les autres organismes consulaires, sont financées par des taxes. La rigueur les touchera également en 2015, avec un prélèvement financier doublé d’une baisse de recettes. Les trois chambres d’Île-de-France ont vigoureusement protesté contre cette mesure au mois de novembre. La loi de finances pour 2015, telle que présentée par le gouvernement, prévoit de ponctionner les sommes excédant 90 jours de fonctionnement de leur fonds de roulement. En parallèle, la loi prévoit une baisse de 5,35 % des recettes issues de la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti sur les terrains en nature de forêt (TATFNB).