Haro sur le Grand Paris

A l’initiative d’associations écologiques de la vallée de Seine, une réunion s’est tenue la semaine dernière, pour dénoncer des projets d’aménagement « en pagaille. »

Utilisant comme ciment la mobilisation victorieuse contre le projet de circuit F1 à Flins-sur-Seine, abandonné en 2009, plusieurs associations de défense du territoire se sont réunies aux Mureaux, mardi 17 mars, pour discuter d’autres projets jugés « hasardeux » dans les Yvelines. Au-delà de la remise en cause de la politique volontariste de Pierre Bédier (UMP), président du conseil général des Yvelines, c’est la perspective plus large du Grand Paris qui a été contestée.

« Il y a eu une mise en concurrence des élus concernant les transports, mais il n’y a jamais eu de débat démocratique pour expliquer ce qu’installera cette loi Grand Paris », estime Claudine Parayre, membre de la Coordination pour la solidarité des territoires d’Île-de-France et contre le Grand Paris (Costif). « Les pôles de compétitivité vont concentrer plus de 90 % des activités et des emplois. Cette loi organise l’inégalité territoriale, avec des zones d’activités économiques et des zones de déshérence », poursuit le membre du Costif.

Différents acteurs associatifs se passent la main à la tribune. Après les propos d’Antoine Mille (Non au pont d’Achères) sur l’impact sanitaire lié à l’augmentation du trafic routier, se succèdent ceux de Dominique Pélegrin. Cette dernière a réactivé l’Association vexinoise de lutte contre les carrières cimentières (AVL3C), en début d’année, et s’étonne que le projet industriel de Calcia puisse continuer à s’étendre à Breuil-en-Vexin : « Nous demandons un vrai débat publique. »

Les intervenants s’accordent sur l’absence d’études sérieuses sur les projets qui posent problème en vallée de Seine. Pour Philippe Heutevet, trésorier d’Île-de-France environnement, la résolution passe par le rassemblement : « Nous ne savons pas nous coordonner. Il n’y a pas de concertation au niveau de l’Île-de-France, il est important que l’on s’organise. »

Si le coordinateur de la réunion s’est félicité d’avoir réuni 80 participants, une personne du public s’est montrée plus méfiante : « Certes, nous avons besoin de rassemblement, mais nous nous connaissons ici. Hier, j’ai distribué le tract, et les gens s’en foutent complètement, donc il y a du boulot. »