La gauche éliminée du premier tour

Le premier tour des élections départementales s’est soldé par l’élimination d’une grande partie des candidats de gauche, dans les Yvelines et plus particulièrement en vallée de Seine. Sur les huit cantons de Bonnières-sur-Seine à Conflans-Sainte-Honorine, sept verront ainsi des affrontements entre les binômes UMP-UDI, et les duos de candidats FN, au second tour.

Alors, dimanche soir, Pierre Bédier (UMP), président du conseil général et candidat à Mantes, montrait une certaine satisfaction : « Ca doit normalement donner des victoires au second tour. » La droite semble ici récolter les fruits de son union, du Modem à l’UMP, sous la bannière d’Ensemble pour les Yvelines, ce dont s’est d’ailleurs félicité Arnaud Richard, le chef de file de l’UDI dans le département.

La députée Françoise Descamps-Crosnier, candidate PS à Mantes avec Yasser Amri, s’est trouvée défaite, avec 700 voix de retard sur le maire FN de Mantes-la-Ville, Cyril Nauth. Ce dernier arrive d’ailleurs en tête dans sa commune, mais aussi à Magnanville, Buchelay et Rosny-sur-Seine.

« C’est un peu dur, je regrette que la gauche n’ait pas été unie, c’est ce qui a causé la défaite », a-t-elle estimé dimanche soir, avant d’ajouter, en vue du second tour : « Nous appelons à faire barrage au FN, qui représente une idéologie et des valeurs que nous rejetons. »

Dans ce bureau du quartier du Val fourré, à Mantes-la-Jolie, les électeurs se sont fait encore plus rares qu’ailleurs, avec une abstention record de presque 80 %, contre 54,7 % en moyenne dans les Yvelines. Une situation similaire a été constatée dans de nombreux bureaux de vote des Mureaux.
Dans ce bureau du quartier du Val fourré, à Mantes-la-Jolie, les électeurs se sont fait encore plus rares qu’ailleurs, avec une abstention record de presque 80 %, contre 54,7 % en moyenne dans les Yvelines. Une situation similaire a été constatée dans de nombreux bureaux de vote des Mureaux.

Les candidats écologistes, dont neuf se présentaient en alliance avec le Front de gauche, ont tous été éliminés au premier tour dans les Yvelines. « Dans les cantons où nous nous sommes présentés, nous faisons au moins 7 % », se satisfait néamnoins Olivier Pareja, co-secrétaire yvelinois d’EELV, qui n’a pas encore déterminé de position départementale.

Ce n’est pas le cas du Front de gauche (rassemblement du PCF et du Parti de gauche, Ndlr). Il appelle en effet clairement à voter contre le FN, « quelle que soit la configuration au second tour », indique Julien Iborra, secrétaire départemental du PCF. Ce dernier se montre plutôt satisfait des scores des binômes FDG, notamment aux Mureaux, à Poissy et à Carrières-sous-Poissy.

« L’abstention reste aujourd’hui encore le premier parti des Yvelines. L’électorat de gauche ne s’est pas déplacé, analyse-t-il du premier tour. La déception vis-à-vis des politiques, et de la gauche au pouvoir, est très très forte. »

« On sait que sur le canton de Mantes, lors des crises, le FN est très haut », a rappelé de son côté Pierre Bédier. Lui sera opposé à Cyril Nauth, dont il prédit un meilleur score au second tour, au moins dans sa ville : « Je ne doutais pas qu’il y aurait un réflexe des Mantevillois pour leur maire. Il n’est pas à son maximum, et va progresser. »

Depuis dimanche, plusieurs figures politiques locales ont fait savoir leur soutien au président du conseil général pour ce second tour, de Michel Lebouc, maire PCF de Magnanville, à Paul Martinez (UDI), maire de Buchelay, en passant par Michel Guillamaud (DVD), édile de Rosny-sur-Seine.

« Il faut que la force de notre projet, et de notre gestion, l’emporte sur cette accumulation de rancoeurs et d’agacement », espérait de son côté Pierre Bédier, à l’étage de sa permanence mantaise, après la proclamation des résultats.

Le « grand chelem » départemental espéré par le probable futur président du conseil départemental reste encore réalisable, même si le FN compte bien emporter ses premiers cantons. Le second tour pourrait cependant être marqué par une abstention encore plus forte qu’au premier dans les Yvelines, où elle était déjà de 54,7 %.

UN DIMANCHE AUX URNES