Val fourré : une portion d’immeuble bientôt démolie

Pour laisser place à une rue, le quart d’un immeuble du quartier des Explorateurs sera détruit prochainement. Le projet, maintes fois repoussé, a été présenté aux habitants du reste du bâtiment.

Cela fait maintenant plus d’une décennie que la démolition du 10 rue Charles de Foucauld, vidé de ses résidants depuis 2012, est dans les tuyaux du programme de rénovation urbaine du Val fourré. Destinée à faire place à une prolongation de la rue Christophe Colomb, pour désenclaver le quartier des Explorateurs, elle a été présentée il y a deux semaines aux habitants du reste de l’immeuble. En 2013, cette destruction était encore espérée pour 2014 par l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine aval (Epamsa) et la mairie. Lors de la réunion publique, les nouvelles prévisions sont celles d’une fin de travaux en 2016 (voir encadré). Le chantier de désamiantage a d’ailleurs débuté ce mois-ci, pour quatre mois.

Délais de démolition : deux hypothèses possibles

Le chantier de démolition devrait être terminé en 2016, soit en début d’année, soit plutôt en fin d’année. En effet, les sondages réalisés n’ont pas permis de savoir si la portion de l’immeuble à démolir est structurellement séparée ou non du reste du bâtiment. De nouvelles mesures seront donc réalisées une fois le désamiantage terminé.

Les quelques dizaines d’habitants ayant répondu présent à l’invitation de la mairie se sont montrés plutôt satisfaits que cette démolition se concrétise enfin. Mais ils ont été plusieurs à s’inquiéter de la suppression de places de stationnement pendant les travaux. Certains n’ont d’ailleurs pas hésité à demander que des places de stationnement publiques leur soient réservées, provoquant une fin de non-recevoir du maire Michel Vialay (UMP). Surtout, la réunion s’est vite transformée en un procès public de la gestion de l’entretien de l’immeuble, malgré les appels du maire à ne pas dévier du sujet de la réunion. « Notre syndic ne fait pas son travail », s’est ainsi exclamée une femme du public, sous l’approbation générale. La démolition n’était clairement pas, ce soir-là, la première préoccupation des habitants.

Ils en veulent à Coopération et famille

Lors de la réunion publique, de nombreux habitants ont vigoureusement protesté contre la gestion actuelle du syndic de l’immeuble. Le bâtiment est en effet composé pour 133 logements de propriétaires, et pour 303 de locataires du bailleur social Coopération et famille.

Ce dernier est donc le décisionnaire au syndic de copropriété, notamment chargé de l’entretien. Et les autres propriétaires, minoritaires, ne peuvent en changer. « Nous avons des conflits avec le syndic, depuis quelques mois, ça ne va plus du tout ! », s’est ainsi exclamé un trentenaire à la réunion. « Le syndic ne fait plus son boulot », confirme une résidante. Selon les présents à la réunion, l’entretien serait insuffisant, en particulier pour les espaces verts, autrefois à la charge de la ville et rétrocédés l’an dernier aux habitants dans le cadre d’une opération de résidentialisation. Quant à la communication avec le syndic, elle serait extrêmement difficile.

Contactés, les responsables de Coopération et famille arguent de l’existence de contrats pour l’entretien des parties communes intérieures et des espaces verts. Le bailleur avance également des visites de contrôle hebdomadaires et mensuelles, pour la gestion et l’entretien. Enfin, il indique que le conseil syndical se réunit tous les deux mois. Il est à noter que la gestion d’une copropriété epônoise, avec le même bailleur, rencontre les mêmes critiques de la minorité de propriétaires, du défaut d’entretien à la communication déficiente.