Depuis septembre 2013, quatre classes du collège Jean Lurçat expérimentent un apprentissage sans note ni classement : l’évaluation par compétences. La direction de l’établissement réfléchit à étendre ce fonctionnement à l’ensemble des classes de sixième à la prochaine rentrée, si les enseignants sont partants.
« Chaque professeur établit, dans sa matière, une grille de référence des compétences à acquérir, évaluées progressivement pendant l’année. L’élève peut repasser les items : il est placé comme acteur de son savoir », explique Vanessa Zerjav, qui enseigne l’histoire-géographie. L’accent est également mis sur les projets interdisciplinaires et la recherche documentaire autonome. Si, pour les classes d’enseignement adapté (Segpa), le changement est resté minime, ce n’est pas le cas des classes générales. L’établissement a tiré au sort les classes de sixième dédiées à l’expérimentation. Cette année, une sixième et une cinquième sont soumises à ce type d’évaluations.
Pour la dizaine d’enseignants-expérimentateurs, pas de doute, l’expérimentation est concluante, ce qu’aurait confirmé un récent audit de l’inspection académique. « Les élèves sont plus autonomes, capables de coopérer rapidement et sur la durée », remarque Cécile Paoli, professeur-documentaliste. La mise en place des classes sans notes a par contre engendré beaucoup de travail supplémentaire pour les professeurs : pour la mise en place des grilles de compétences, comme pour la création de projets interdisciplinaires. Si la direction souhaite généraliser l’expérience l’an prochain, elle ne le fera pas sans l’accord des enseignants, dont une bonne partie resterait plutôt réticente. Verdict attendu en mai.
Avec moins d’élèves, l’ambiance s’améliore sensiblement
L’ouverture d’un nouveau collège, Camille du Gast, à la dernière rentrée scolaire, a eu d’importantes conséquences sur les autres établissements achérois. Ainsi, à Jean Lurçat, l’effectif des élèves est passé d’un millier à 600 élèves, entraînant une très nette amélioration des conditions de travail et d’enseignement. « Ca a créé des inquiétudes de la part des familles, il a fallu beaucoup de communication pour les rassurer, se souvient Véronique Levayer, principal adjoint. Finalement, le plus gros du travail s’est fait en amont ! » Les équipes pédagogiques, elles, comptaient 70 personnes, et ne sont plus que 48 depuis septembre 2014.
Les locaux de l’établissement ont été au passage réorganisés. Les enseignements sont maintenant répartis par pôles au sein du collège. Les classes des Sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa), autrefois dans un bâtiment séparé, ont maintenant cours au même endroit que les autres élèves. Enfin, côté ambiance, « c’est le jour et la nuit », indique un professeur. « Il est très clair que plus la promiscuité est grande, plus ça crée des tensions, notamment en terme de circulation. Nous avons vraiment senti un meilleur climat scolaire », se réjouit pour sa part le principal adjoint.