Quel a été votre parcours avant de prendre la direction de Grains de soleil ?
J’ai été administrateur du centre pendant plus de 7 ans. Lors du départ de Mounir Satouri, il s’est posé la question d’un nouveau directeur. J’avais quelques disponibilités et l’équipe avait envie de rester en terrain connu, pour ne pas être trop déstabilisée par rapport à ce changement. J’ai un profil socio-économique avec une expérience en entreprise et une expérience institutionnelle lourde. Pendant 20 ans, j’ai été chef de projet d’action territoriale, et de développement en ressources humaines pour les entreprises.
Quelles ont été vos premières démarches ?
Les premières précautions sont de stabiliser le centre. Mounir était un directeur charismatique et innovant de la structure Grains de soleil. La laverie sociale reste le symbole novateur, où tous les Chantelouvais ont accès. Il ne faut pas perdre de vue la genèse et l’enjeu principal d’un centre social, qui est d’apporter un service aux habitants. Il y a aussi cette fonction de médiation. L’habitant qui vient passer un moment de convivialité ici, il vient aussi se décharger. Ses fonctions ne seront jamais écrites de façon formelle, mais c’est cette disponibilité là qu’il faut maintenir.
Quels sont les projets à venir ?
Ce que je veux faire, c’est mettre de plus en plus mes animateurs dans la rue. Cela va permettre d’activer les collaborations associatives et inter-associatives. Nous ne faisons pas ce que fait la Compagnie des contraires, qui a de vraies habiletés sous l’angle artistique et culturel. Ça serait dommage de se passer de cette qualité pour travailler l’animation de rue. Réinvestir la ville, c’est important sous deux angles : l’animation jeunesse et l’environnement. Nous avons commencé à planter, ce mois-ci, des herbes aromatiques et des tomates-cerise dans des bacs en pied d’immeuble.
Concernant vos partenariats avec les associations nationales ?
Nous les développons ! Nous devenons un point du Secours populaire. Grâce à ce type de partenariat, on peut faire plus avec autant d’argent. Nous avons un rôle d’interface qui a son importance, nous avons cette fonction de guichet unique pour beaucoup d’habitants. Nous allons mener des actions à destination des personnes âgées, en collaboration avec le CCAS (Centre communal d’action social, Ndlr), et faire appel à Dons solidaires pour récupérer des cadeaux adaptés et créer de la convivialité. Il a une vraie problématique du vieillissement dans les quartiers, sur laquelle nous voulons agir.
Il y a-t-il une volonté d’ouvrir le centre social en dehors de la Noé ?
Des actions ludiques peuvent se faire. J’essaie de déplacer un certain nombre d’actions dans la partie Est du quartier. Il y a déjà un enjeu au sein même du quartier entre l’Est et l’Ouest (où se situe le centre, Ndlr). Sur la question du centre-ville, on essaie de faire des efforts mais les rapprochements ne se font pas en claquant des doigts. Le 8 avril, des enfants du quartier ont apporté des chocolats à des personnes âgées de la maison de retraite, au centre-ville. Nous renouvellerons ce genre d’actions. Il faut être volontariste mais aussi rester humble.
Assos : des subventions en baisse ?
« Elles sont inéluctables », annonce d’emblée Fabrice Llinares. Sur cette question, le directeur du centre social se veut « proactif » et non « attentiste ». A terme, les financements devront être revus à travers
« des fondations », « des mises en concurrence » de projets ou «l’abandon de certains services propose Fabrice Llinares.
Catherine Arenou (DVD), maire de Chanteloup-les-Vignes, a été informée la semaine dernière par le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye que les subventions liées au contrat de ville seront probablement diminuées l’an prochain pour sa municipalité. Les associations pourraient donc en pâtir, ce qui est inacceptable pour l’édile. Dans ce cadre, l’enjeu de « l’interaction inter-associative » est une nécessité supplémentaire d’après Fabrice Linares : « un centre social n’est pas une association lambda. »