Grande agglo : statu quo pour l’eau potable

La distribution et l’assainissement de l’eau sont les sujets d’intenses discussions chez les élus de la vallée de Seine, en vue de la fusion de six intercommunalités de la vallée. On s’oriente vers un maintien, dans un premier temps, des différents modes de gestion.

La gestion de la distribution d’eau potable, puis de l’assainissement des eaux usées, connaît à peu près tous les modes de gestion dans la vallée de Seine, de la régie directe aux entreprises privées. Cette diversité devrait perdurer encore quelques années, avant une éventuelle harmonisation, indiquent les futurs élus de la grande agglomération de 400 000 habitants.

En effet, la construction d’une structure intercommunale, issue de la fusion des six intercommunalités de la vallée de Seine de Mantes-la-Jolie à Conflans-Sainte-Honorine, doit être effective en 2016. Il y a encore quelques mois, les élus des structures existantes envisageaient que la nouvelle agglomération ne se saisisse pas de la gestion de l’eau et de l’assainissement.

En mars, le vote de la nouvelle loi de décentralisation a supprimé les syndicats intercommunaux, au profit des structures intercommunales. La future agglomération, qui répond au nom de Grand Paris Seine aval, sera donc forcément en charge de ces compétences. L’obligation a donné quelques sueurs froides aux élus des collectivités gérant directement le service d’eau potable, qui ont souvent des prix inférieurs à ceux des villes voisines.

C’est ainsi le cas de la Communauté de communes des coteaux du Vexin, et de sa régie publique Limay-Guitrancourt. « Le challenge est de conserver une gestion différenciée, et donc notre régie directe, qui induit un service différent, et un tarif différent », explique Dominique Bouré (PCF), sa présidente. L’intercommunalité souhaite en particulier conserver le droit à l’eau, une réduction correspondant à environ 40 % du prix de la fourniture d’eau potable instaurée cette année : « Je pense qu’il sera très difficile de revenir dessus », estime Dominique Bouré.

L’on semble s’avancer vers une conservation des différents modes de gestion dans la future communauté d’agglomération, du moins dans un premier temps. « Le zonage est une des pistes intéressantes », indique ainsi Paul Martinez (UDI), président de la Communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines, qui anime le groupe de travail consacré au sujet. « L’idée serait de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier », précise-t-il, comme un avertissement aux grandes entreprises privées de fourniture d’eau. Il estime également qu’une future décision d’harmonisation revient d’abord à la nouvelle assemblée qui sera constituée en 2016 : « Notre rôle est de nous occuper de la transition, il faut être prudent. »

Les associations d’usagers fusionnent aussi

Lors d’une récente réunion à la mairie de Limay, les quatre associations d’usagers du service d’eau potable du territoire de la future grande intercommunalité, ont décidé de fusionner. « Nous serons confrontés à une gigantesque intercommunalité. Nous avons décidé de grouper nos efforts »,
expose Maurice Martin, président de l’Arep-Camy. Son association disparaîtra donc prochainement, comme Les Mur’eau, l’ARPPE-Courgent et Eau val de Seine (Poissy, Ndlr).

Elle seront bientôt unies, et organiseront, dans les semaines à venir, au moins trois réunions publiques d’information en vallée de Seine. « Nous voulons d’abord protéger et préserver les régies existantes, comme Limay, Gargenville ou Perdreauville, ajoute Maurice Martin. Ensuite, nous voulons essayer de convaincre la population et les élus que la meilleure manière d’harmoniser le service pour 400 000 habitants, c’est une régie publique pour tous. »